Attention, très gros hype en vue… Détenteur du titre de « Franz Ferdinand potentiel 2005 », Bloc Party sort enfin son premier album, après quelques singles et EP très prometteurs. Résultat : rien à voir avec Franz Ferdinand, évidemment. Bon, ils jouent tous deux des instruments classiques, et leurs morceaux sont plus dansants que d’habitude, mais la comparaison s’arrête là. FF possède ce côté hédoniste et arty alors que Bloc Party la joue plus discret, plus modeste, et surtout, les morceaux de BP semblent là pour durer, alors qu’on peut craindre le futur de FF.
Silent Alarm est très bon. Original mais pas désarçonnant, musicalement solide, mélodieusement puissant. Like Eating Glass, le premier morceau possède une intro parfaite, avec un delay qui n’avait plus été aussi bien utilisé depuis les jours de gloire de The Edge. Vocalement, Kele Okereke est une (anti)-star en puissance. D’abord, il esr noir, ce qui n’arrive pas très souvent sans le milieu, ensuite, sa voix est particulière et versatile sans être dérangeante. Empruntant autant au reggae qu’à Robert Smith, Kele est une bouffée d’oxygène, et ses paroles assez obliques sont tout aussi bien senties.
Helicopter, Banquet, Price of Gas méritent d’être des tubes, mais ne le seront probablement pas ; Blue Light et Positive Tension ont autant de virages mélodique qu’un morceau de Biffy Clyro, et So Here We Are commence comme la ballade que U2 ne sait visiblement plus écrire pour se terminer en festival drum n bass ; à ce propos, la section rythmique et le guitariste du groupe sont étonnamment inventifs (She’s Hearing Voices), autre différence avec Franz Ferdinand, donc. Bon, on pourra dire que la fin de l’album nage en zone face B, mais un premier album est par définition imparfait (on aurait peut être préféré d’autres extraits de leurs précédents singles, comme The Marshalls Are Dead ou Little Thoughts.