Mais The Crane Wife, au titre inspiré d’un conte japonais, est clairement un album d’histoires, et il faut l’écouter pour entrer dans un monde étrange, limite anachronique, mais très attachant. Á l’image des précités Arcade Fire, The Decemberists ont crée leur propre univers, mais encore plus personnel que les Canadiens, à l’image de deux suites de morceaux, de 12 minutes chacune, ou de l’absolument magnifique Yankee Bayonet.
Le format peu commode des morceaux ne leur garantiront sans doute pas un grand succès commercial, mais The Crane Wife, sans doute l’album le plus important du groupe (et de qualité au moins égale à son prédécesseur, le classique Picaresque) est au dessus de la simple logique mercantile. On pourrait juste lui reprocher un soupçon de préciosité, mais vraiment, les mots ne suffisent pas pour décrire un album qui ne plaira sûrement pas à la majorité, qui, comme souvent, a tort.
Magnifique, personnel, original, un peu suranné sans être abscons et fermé : The Crane Wife est une gemme exceptionnelle, et de loin un des albums de 2006.