Sean Penn, le réalisateur, connaît Vedder depuis longtemps, et a donc rapidement pensé à lui pour écrire quelques morceaux. Le résultat est cet album, 28 minutes souvent intéressantes, mais frustrantes : presque toutes les chansons sont nécessairement trop courtes, et n’ont donc pas le temps de se développer complètement. On pense à No Ceiling, première expérience de Vedder avec une mandoline et qui s’arrête après avoir à peine commencé, ou encore Far Behind.
L’ambiance est résolument folk et la voix de Vedder, plus calme et posée, surprendra ceux qui connaissent mal Pearl Jam. Rise, jouée à l’ukulele n’étonnera pas les fans, mais les ravira certainement. Même chose pour l’introspectif Long Nights ou le magnifique Society, qui démontrent que le choix de Sean Penn était judicieux. Hard Sun, reprise d’Indio avec Corin Tucker (Sleater-Kinney), détonne par son ambiance un peu plus grandiloquante, et n’est d’ailleurs pas très convaincant, il faudra voir le film pour décider. Deux instrumentaux complètent l’album qui se conclut par l’intime Guaranteed.
Vous l’aurez compris, il est difficile de parler d’un album qui est intimement lié avec le film qu’il accompagne. Néamoins, deux choses sont certaines : d’abord, certains morceaux ici comptent parmi les meilleures ballades écrites et chantées par Vedder, ensuite, un album solo serait très apprécié. Ainsi qu’un nouvel album de Pearl Jam. Et une troisième tournée européenne en trois ans. Et la paix dans le monde.