Thrice – The Alchemy Index (Volumes 1 & 2 : Fire And Water)

On avait quitté Thrice il y a deux ans, dans une drôle de position. Après deux albums discrets mais très bon, le groupe avait explosé avec l’énorme The Artist In The Ambulance, monument de ce que certains magazines en quête d’étiquettes ont appelé extremo. Et donc, en 2005, ils ont sorti Vheissu, étrange album complexe et difficile à appréhender. Rien n’était simple sur cet album, et on pouvait se demander vers quelle direction allait se diriger le groupe. On a maintenant un début de réponse : pas une, mais quatre directions. The Alchemy Index est en effet un quadruple album, même si rien qu’en parler, c’est déjà complexe.

The Alchemy Index est un album concept centré sur les quatre élements. Chaque élément aura ses 6 morceaux réunis sur son propre disque, qui sera donc relativement court : on pourrait plutôt parler de quadruple EP. Pour compliquer les choses, le nouveau label du groupe a décidé de séparer la sortie : les volumes 1 et 2 maintenant, les 3 et 4 en avril 2008. Comme c’était le cas pour le dernier System Of A Down (Mezmerize/Hypnotize), il faudra attendre pour pouvoir apprécier l’album dans son entièreté, même si les quatre parties sont clairement séparées. Quand je vous parlais de complexité…

On va donc s’intéresser au feu en premier, et connaissant la puissance sonore et la violence dont le groupe peut faire preuve, on s’attendait à quelques déflagrations, qui manquaient d’ailleurs à Vheissu. Il est frai que The Messenger et The Arsonist sont très solides, flirtant carrément avec le hardcore. Mais Burn The Fleet est presque emo, Backdraft mou, Firebreather trop générique. Flame Deluge est le plus étrange du lot, avec des dynamiques schizophrènes effrayantes. On remarquera, à la seule lecture des titres, que le concept est profond, ce n’était pas simplement monter les amplis pour Fire et chanter dans un baignoire pour Water.

Water, donc, est encore plus étonnant, puisque Thrice montre un visage neuf, utilisant des touches électro qui vont fatalement ouvrir une comparaison avec Radiohead, surtout au niveau du mur du son remplissant l’espace. En fait, on y retrouve six morceaux franchement ennuyeux, malgré de nets efforts d’instrumentation, dont un piano souvent dominant. On sauvera l’instrumental dense Night Diving du lot.

Jusqu’ici, ce n’est pas vraiment terrible. Le concept est bien réalisé, mais pour faire un album, il faut des bons morceaux. On attendra donc la suite, mais vu qu’il est probable que Earth soit acoustique et Air atmosphérique, on peut avoir des doutes. Mais patience, on ne vend pas la peau de l’ours, et tout ça.

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