Comme Pitchfork le dit assez justement, Vampire Weekend n’est pas un album durant lequel l’auditeur va crier au génie toutes les trois secondes, où va penser être un présence d’un nouveau Surfer Rosa ou OK Computer. Mais il l’écoutera deux fois par jour, sans jamais se lasser, pendant des mois. Ce qui est peut-être encore plus rare.
L’originalité de VW, c’est justement de revêtir une esthétique proche des Strokes, mais en incorportant des éléments qui n’ont pas du tout l’habitude d’être là, notamment des influences africaines : la batterie sort tout droit de l’école Tony Allen, et le ton de la guitare, souvent claire et espacée, renvoie aux traditions sénégalaises, sud-africaines ou maliennes, dont Amadou et Mariam ne sont que les plus connus sous nos nuages.
Mais VW, c’est tout sauf de la world music : ce n’est pas parce que qu’ils citent de nom Peter Gabriel qu’il ont signé chez Real World : la guitare et le refrain de Campus aurait pu se trouver de Is This It. Certains morceaux sont d’ailleurs nettement plus poussés, niveau influences africaines, comme Cape Cod Kwassa Kwassa (même si faire rimer Louis Vuitton et Benetton casse un peu le charme) ou Bryn et la ligne claire. On retrouve aussi des claviers discrets, et une voix qui rappelle parfois Julian Casablancas ou Pete Doherty, tout en gardant sa propre identité, qui se retrouve aussi ou niveau des textes.