Tous les articles par Denis

Ash – Meltdown

L’été arrive (enfin paraît-il) et avec lui, quoi de mieux qu’un nouvel album d’Ash! Les Irlandais ont leurs admirateurs, et leurs détracteurs, mais force est de leur accorder un certain talent mélodique, et de songwriting. Meltdown est annoncé comme leur album le plus heavy, et à l’écoute des deux premiers extraits (Clones et Orpheus) on ne peut que se ranger à cette opinion. Ash est carrément heavy rock, mais toujours avec une forte composante mélodique (le refrain d’Orpheus, ou Out of The Blue, qui devrait être un megatube si le monde était bien fait), qui pourrait parfois gêner l’écoute, mais bon, c’est Ash, et on doit les accepter comme ils sont. Même les ballades obligatoires sont relevées (Starcrossed), c’est tout dire.

Un très bon album, sans aucun doute leur meilleur, même si la formule 15000 fois éprouvée n’est pas trop modifiée, et que la tendance du songwriter Tim Wheeler à faire rimer chaque ligne peut être parfois douteuse. Ceux qui détestent détesteront encore plus, mais ça n’a pas d’importance. Un groupe comme Ash est unique, et cela doit rester comme ça. En bien, comme en mal.

Mclusky – The Difference Between You And Me Is That I’m Not On Fire

Les terroristes sonores de Mclusky reprennent du service! Après deux albums sans aucune concession (My Pain And Sadness Is More Sad And Painful Than Yours et Mclusky Do Dallas), The Difference Between You and Me Is That I’m Not On Fire montre une face un peu moins violente de Mclusky, plus mélodique (si si). Bon, c’est pas Coldplay, mais les morceaux semblent mieux écrits, plus contrôlés, parfois dirigés par autre chose que la force brute.

Maintenant, faut pas croire, cet album a quand même été produit par Steve Albini, donc one ne doit pas s’attendre à une collection de ballades sirupeuses. La musique de Mclusky est toujours brute, puissante, vraie, et toujours avec des paroles et des titres souvent pleins d’humour (You Should Be Ashamed Seamus, KKKitchens What Were You Thinking, That Man Will Not Hang, …). Conclusion, toujours Mclusky, qui a réussi à affiner son son sans se sacrifier à l’autel du commercialisme honteux. Merci.

Graham Coxon – Happiness In Magazines

Déjà le cinquième album pour l’ex-guitariste de Blur, et presque autant de facettes différentes. Après les périodes lo-fi, trash-punk, acoustique, Graham sort finalement un album abouti. Non que les précédents étaient mauvais, loin de là, mais les 3 premiers étaient entièrement composés, joués et produits par Graham lui-même. Ici, il joue de quasi tous les instruments, une fois de plus, mais c’est Stephen Street (Smiths, Blur) qui s’occupe de la production. Cette fois, Graham montre un réel talent de songwriter, avec un album qui pourrait faire mourir de honte la « New Rock Revolution », d’ailleurs critiquée dans Freakin’ Out, candidat au single de l’année. Chaque morceau ou presque est un highlight (la lo-fi est quand même toujours un peu présente, on se refait pas) comme Spectacular et surtout Bittersweet Bundle of Misery, qui fait immanquablement penser au single de Blur chanté par Coxon, Coffee and TV. Superbe album donc, ou Coxon prend de l’assurance dans la voix, et va même jusqu’à entreprendre sa première tournée majeure, qui pourrait peut-être passer par chez vous, fin août. La longue série de bons albums sortis par Graham ne s’arrête donc pas maintenant.

The Streets – A Grand Don’t Come For Free

Deuxième album du petit prodige anglais Mike Skinner, qui, sans faire grand bruit, ni grands clips, révolutionne le hip-hop (avec son compatriote Dizzee Rascal). Et tout ça, en réussissant même à changer de style entre deux albums (vous en connaissez beaucoup vous, des rappeurs qui changent de style?). Et avec un album concept, rien que ça! L’histoire tourne autour d’un jeune anglais, Mike, qui commence par perdre plein d’argent chez le bookmaker, puis sa copine. Il la trompe en vacances typiques anglaises à Ibiza, avant de tenter de la reconquérir, rongé par les regrets.

Comme pour un bon film, je ne raconterai pas la fin de l’histoire, il faut juste savoir que la musique qui l’accompagne est de bonne qualité, et surtout très variée. La voix, et le rap de Skinner sont chargés d’émotions, passant de l’humour (et c’est parfois très drôle) à la mélancolie (Dry Your Eyes), et les beats accompagnent parfaitement ces différents sentiments.

Le fantastique single Fit But You Know It, Girls & Boys et Parklife en un, méritera une place dans les singles de l’année, mais c’est aussi le seul morceau immédiat d’un album introverti, assez personnel, plus en tout cas que le premier. Album à ne pas mettre entre toutes les mains, mais les fans lobotomisés d’Eminem devraient prêter une oreille attentive à un rappeur blanc de très haut niveau, lui.

Young Heart Attack – Mouthful Of Love

Ah tiens, encore des nouveaux sauveurs du rock… Comme s’il avait besoin d’être sauvé… Soit, voici un album fait par six gars de Austin, Texas, qui ont visiblement arrêté leur liste de CD préférés en 1992 maximum. AC/DC Led Zep blah blah Motörhead Guns N’ Roses blah. Tout ça chanté par un clone de Robert Plant, en pire, et co-hurlé par une mauvaise imitatrice de la chanteuse des B52s. Parfois, ça passe, comme sur l’excellent Tommy Shots, aux gros riffs bien graisseux, souvent ça rate. Bien essayé, mais on ira voir ailleurs, comme au prochain Datsuns par exemple (à suivre…).