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Queens of the Stone Age – Stone Age Complications

Et le deuxième, c’est celui-ci, le dernier disque de QOTSA dans son incarnation actuelle, vu que Mark Lanegan et Nick Oliveri ont tous deux quitté le navire. Cet EP comprend 6 morceaux: 3 reprises, 1 remix et deux originaux. Les reprises (Kinks, Cramps et Subhumans) sont de bonne facture, les originaux aussi (ils datent de l’époque Rated R, et auraient bien pu se retrouver sur l’album). Le remix (No One Knows, par UNKLE) est plus anecdotique. En soi, cet EP n’est pas obligatoire (contrairement au dernier album Songs for the Deaf), mais il est quand même assez intéressant, si vous n’aviez pas déjà les six morceaux sur des faces B.

Eagles of Death Metal – Peace Love Death Metal

Coïncidence amusante, Josh Homme sort deux disques le même jour. Le premier, sorti sur le label de Mike Patton, concerne son groupe de récréation, qui est apparu sur un volume des fameux Desert Sessions. Leur premier album vient de sortir, composé de Josh (pardon, Carlo Von Sexron) à la batterie, Tim Vanhamel, le Belge de Millionnaire à la guitare, et Jesse « The Devil » Hughes au chant. Autant le dire tout de suite, l’album est assez moyen. Composé en grande partie de rock n’ roll vintage, de boogie, il n’arrive jamais vraiment à décoller malgré quelques morceaux sympathiques. La voix de Hughes est assez intéressante, ceci dit, et l’esemble peut être plaisant, mais on ne pourra s’empêcher de penser que cet album est un caprice de rock star qui n’aurait pas dû être rendu public.

Pixies – Live in Minneapolis, 13/04/04

C’est l’événement majeur de l’année 2004. The Pixies, un des groupes les plus influenciels de l’histoire de la musique se reforme après douze ans de séparation, et entame une grande tournée mondiale. Suivant l’exemple d’autres groupes (Pearl Jam en tête), ils proposent de vendre des CDs officiels, dont certains sont distribués le soir même du concert! L’édition très limitée de ces albums font qu’ils ne sont plus disponibles que via les réseaux Internet d’échange de fichiers, mais c’est déjà pas mal…

Forcément, une grande question : peuvent-ils le faire? Et bien, un seul mot : OUI!!! Le concert d’ouverture, à Minneapolis, était superbe et irréprochable de bout en bout. Court, incisif, précis, personne n’a fait d’allusion à leur retour, on avait vraiment l’impression que rien n’avait changé en quinze ans…

Le groupe est au grand complet : David Lovering, batteur devenu magicien (et inversement), Joey Santiago et ses riffs mille fois copiés, Kim Deal aux lignes de basses inoubliables et aux backing vocals inquiétantes, et enfin Black Francis, ou Frank Black, au meilleur de sa forme (ses formes?), guitares acoustique et électrique et voix si particulière. Deal, tout comme Black, était toujours dans le business, même si les Breeders de la première et les albums solo du second ne brillaient pas par leur régularité ni même par leur qualité. Une chose est sûre, le quatuor a pas mal répété pour arriver à un tel résultat, et Kim Deal a probablement vidé l’entrepôt principal de Philip Morris pour arriver à cette voix fabuleuse qui crucifierait sur place Brody Distillers, se référer à Gigantic et In Heaven comme preuve…

Commençant par un trio infernal Bone Machine/Wave of Mutilation/U-Mass, et comprenant aussi les classiques Where Is My Mind et Monkey Gone To Heaven, le concert s’acheva par la face B Into The White. Les concerts suivants ont suivi le même modèle de qualité, et le setlist varie chaque jour, au grand bonheur des fans, présents sur place ou pas. Néanmoins, les nouveaux morceaux annoncés n’ont pas encore été joués, mais ce n’est sans doute que partie remise. Peut-être pour leur passage cet été à Werchter, déjà sold out d’ailleurs. Enfin un comeback intéressant, peut-être pas justifié, mais ô combien salutaire.

Amen – Death Before Musick

Après un long hiatus de quatre ans, du à un problème de contrat, Amen fait son come back, et entend bien se faire remarquer. Le groupe, emmené par le très habité Casey Chaos est généralement considéré comme la chaînon manquant entre les Sex Pistols et Slayer, mixant les slogans engagés aux riffs metal, tout au long de leurs deux excellents albums, Coma America et We Have Come For Your Parents. Ce délai forcé de 4 ans a compliqué les choses pour Casey, vu que tous ses musiciens sont partis sous d’autres cieux, ce qui fait que Casey a joué de tous les instruments, sauf de la batterie. Et ces 4 ans l’ont rendu encore plus déchaîné, attaquant tous les sujets politiques actuels, sans aucune concession. Musicalement, on est encore plus dans le punk qu’auparavant, et Chaos fait preuve d’un vrai talent de multi-instrumentaliste. Forcément, ce n’est pas trop varié, voire répétitif, mais à doses limitées Death Before Musick est assez convaincant. Cette année, grâce à The Bronx, à Amen et au retour prochain de McLusky, Punk’s Not Dead, indeed.

Janet Jackson – Damita Jo

Le coup médiatique le plus raté du siècle… Flop total annoncé avant sa sortie, le nouvel album de Janet va terriblement souffrir des exhibitions mammaires de sa génitrice, mais peut-être plus encore de son contenu. C’est pas que l’album est intrinsèquement mauvais, quelques morceaux RnB Timbaland risquent de plaire, et certaines ballades ne sont pas foncièrement horribles. Mais le problème est que Damita Jo va un peu loin. Autant l’honnêteté de George Michael est touchante, autant on se fiche complètement de la vie sexuelle de Janet et encore plus de son île préférée, de ses sécrétions vaginales (Moist) et de la forme du même organe (une fraise, si vous voulez le savoir quand même). Prétentieux, voire risible, mais quand même meilleur qu’Invincible.