Tous les articles par Denis

Cypress Hill – Till Death Do Us Part

Cypress Hill est probablement, avec Beastie Boys, le plus vieux groupe hip-hop en activité. C’est sans doute aussi un des meilleurs. Leur septième album studio voit le groupe diminuer le volume sonore de leurs guitares (certains morceaux du précédent album étaient carrément hardcore, on a d’ailleurs vu Deviate jouer avec eux à l’AB) pour revenir à un hip-hop vintage assez sombre, ce qui a fait la marque de fabrique du groupe. La programmation de DJ Muggs n’a peut-être jamais été aussi bonne, accompagnée de guitares (quand même) ou de piano, classique Cypress Hill. Le groupe se permet même une incursion dans le ragga dancehall (histoire de montrer à Sean Paul comment c’est censé se faire) et invite Tim Rancid Armstrong pour le superbe single What’s Your Number? basé sur Guns of Brixton des Clash.

Un nouvel album indispensable, et qui pourrait carrément être leur meilleur.

Crackout – Oh No!

Second album pour ce jeune groupe anglais, qui a comme ambition de faire de la musique mélodique et énergique, en égales mesures, un peu comme Idlewild. Eh bien, il faut constater qu’ils ont atteint leur but, avec dix morceaux sautillants, et mélodiques, marqué par une utilisation intelligente des orgues, Hammond et autres.

Hélas, aucun morceau ne se détache vraiment du lot, et on peut quand même éprouver un certain ennui, suite aux écoutes répétées : les compos sont bien balancées, mais il manque le petit quelque chose que possède, justement, Idlewild. Ceci dit, belle évolution depuis un premier album trop brouillon (emmené par le single You Dumb Fuck). Vivement le troisième quand même.

Danger Mouse – The Grey Album

Grande première sur ce blog, un article sur un album non disponible dans le commerce. The Grey Album est l’enfant illégitime du White Album des Beatles et du Black Album de Jay-Z, mixé par DJ Danger Mouse. Le label de Jay-Z encourage ce travail, en sortant les a cappella sur vinyl, mais celui des Beatles a mis son véto, et a donc bloqué la sortie officielle de l’album. En réaction, une centaine de sites web indépendants l’ont diffusé pendant une journée. On peut donc facilement le trouver sur certains sites ou plus facilement sur P2P et suprnova.org.

L’album lui-même est assez intéressant, remplaçant la programmation très peu inspirée du Black par des passages instrumentaux sélectionnés du White Album. Outre l’originalité indéniable, certains morceaux marchent très bien, comme 99 Problems / Helter Skelter ou What More Can I Say / While My Guitar Gently Sleeps. Ceci dit, sur tout un album c’est un peu fatigant, et les instrus pas toujours bien choisis.

Mais bon, au moins c’est original, et si ça peut faire grincer des dents, tant mieux (mais le White tout seul, c’est quand même beaucoup mieux)

Span – Mass Distraction

Aaah, un nouveau groupe rock scandinave… La course à la découverte des nouveaux talents est effrénée, et pour battre le NME dans sa grande spécialité, leurs collègues jettent leur dévolu sur un peu n’importe qui et n’importe quoi. Dans ce cas, le groupe est Span, et le média www.drownedinsound.com, recommandable malgré tout.

Il faut le reconnaître, une tel album ne saurait pas être mauvais, tant tout a déjà été entendu depuis des dizaines d’années. Au mieux, bons morceaux rock rapides, au pire sous-Nickelback, Span ne trouvera pas sa place ; malgré deux singles prometteurs, l’album est simplement trop normal. En plus, les bons mots du groupe (titre idiot, et morceau qui critiquent les groupes New Rock Revolution, alors qu’eux-mêmes n’apportent rien de nouveau) ne font rien pour améliorer la situation. Et les ballades sont bien mièvres… Médiocre, au sens étymologique.

Hundred Reasons – Shatterproof Is Not A Challenge

Deuxième album pour un des premiers représentants emo britanniques, depuis rejoints par, entre autres, Hell Is For Heroes ou Funeral For A Friend, SINAC s’inscrit comme un deuxième album classique : ressemble au premier, en mieux. Les compos sont très solides, bien jouées, pas de problème à ce niveau-là. Mais HR souffre un peu d’un son assez poli, beaucoup moins énergique que FFAF ; et aussi d’une voix particulière mais assez fluette pour ce genre de musique. Mais au moins, on ne pourra pas dire que HR ne tente pas d’apporter de la variété dans un mouvement généralement assez cloisonné.

La conclusion est un peu difficile : il n’y a pas grand chose à reprocher à cet album, mais ceci dit, on dirait qu’il manque quelque chose, que le groupe se trouve entre deux eaux, entre, par exemple, Idlewild et Thrice, sans jamais arriver à leur niveau. Chapeau pour avoir sorti un single de moins de deux minutes, ceci dit (The Great Test).