L’immense tournée des Rolling Stones se devait d’être immortalisée par un CD live, quelques mois après le fantastique pack DVD Four Flicks. L’album est divisé en deux disques distincts : le premier contient les hits habituels (Brown Sugar, Street Fighting Man, Angie, Gimme Shelter, Satisfaction), et le second des morceaux moins joués, voire carrément obscurs (That’s How Strong My Love Is, When The Whip Comes Down). Le tout est donc un bon souvenir pour ceux qui ont assisté à la tournée, mais restera un peu plus anecdotique pour les autres, voire limite insupportable lors de l’apparition de Sheryl Crow… Musicalement c’est solide, mais pas trop inspiré quand même, trop calculé et trop sage.
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Wu-Tang Clan – Disciples of the 36 Chambers / Legend of the Wu-Tang
Deux albums en deux semaines, pourquoi pas… On commence par un live historique, historique vu qu’il est virtuellement impossible de réunir le groupe à un même endroit (sauf si c’est une prison ou un centre de désintox), sauf en cette occasion. Maintenant, un groupe rap live, qui plus est sans instruments, c’est généralement une grosse soupe pleine de basses et d’egos, et ce disque ne fait pas exception. La seule différence avec votre concert rap habituel, c’est la qualité des cuts, qui rappellent pourquoi le Wu est un des groupes des plus importants de l’histoire du hip-hop. Les morceaux dominants vient des deux premiers albums ainsi que des premiers solos, avant que la qualité commence à laisser sérieusement à désirer. Donne envie de réécouter les classiques, mais pas vraiment de se le repasser en boucle.
Pearl Jam – Live At Benaroya Hall
Précisément le 291ème disque live (ce n’est pas une blague) sorti par Pearl Jam, LABH vaut définitivement le détour. Pressé et distribué sur leur propre label, ce qui semble devenir leur futur, ce double cd est annoncé comme acoustique. En fait, seul Mike McCready est parfois équipé d’une électrique, le groupe entier (6 membres) étant présent sur presque chaque morceau. Par rapport aux autres lives du groupe, tout aussi incontournables, LABH apporte encore plus de finesse, de doigté et d’émotion. McCready est extraordinaire, et la voix de Vedder est absolument inimitable. Le setlist est forcément surprenant, les auditeurs peu familiers du groupe seront surpris d’entrer quelques morceaux anciens en version assez différente, et comme toujours, le groupe a interprété quelques raretés, dont la première du single Man Of The Hour (BO de Big Fish), 25 Minutes To Go quelques jours après le décès de Johnny Cash et surtout le mentalement violent Masters of War, de Dylan.
Pixies – Live in Minneapolis, 13/04/04
C’est l’événement majeur de l’année 2004. The Pixies, un des groupes les plus influenciels de l’histoire de la musique se reforme après douze ans de séparation, et entame une grande tournée mondiale. Suivant l’exemple d’autres groupes (Pearl Jam en tête), ils proposent de vendre des CDs officiels, dont certains sont distribués le soir même du concert! L’édition très limitée de ces albums font qu’ils ne sont plus disponibles que via les réseaux Internet d’échange de fichiers, mais c’est déjà pas mal…
Forcément, une grande question : peuvent-ils le faire? Et bien, un seul mot : OUI!!! Le concert d’ouverture, à Minneapolis, était superbe et irréprochable de bout en bout. Court, incisif, précis, personne n’a fait d’allusion à leur retour, on avait vraiment l’impression que rien n’avait changé en quinze ans…
Le groupe est au grand complet : David Lovering, batteur devenu magicien (et inversement), Joey Santiago et ses riffs mille fois copiés, Kim Deal aux lignes de basses inoubliables et aux backing vocals inquiétantes, et enfin Black Francis, ou Frank Black, au meilleur de sa forme (ses formes?), guitares acoustique et électrique et voix si particulière. Deal, tout comme Black, était toujours dans le business, même si les Breeders de la première et les albums solo du second ne brillaient pas par leur régularité ni même par leur qualité. Une chose est sûre, le quatuor a pas mal répété pour arriver à un tel résultat, et Kim Deal a probablement vidé l’entrepôt principal de Philip Morris pour arriver à cette voix fabuleuse qui crucifierait sur place Brody Distillers, se référer à Gigantic et In Heaven comme preuve…
Commençant par un trio infernal Bone Machine/Wave of Mutilation/U-Mass, et comprenant aussi les classiques Where Is My Mind et Monkey Gone To Heaven, le concert s’acheva par la face B Into The White. Les concerts suivants ont suivi le même modèle de qualité, et le setlist varie chaque jour, au grand bonheur des fans, présents sur place ou pas. Néanmoins, les nouveaux morceaux annoncés n’ont pas encore été joués, mais ce n’est sans doute que partie remise. Peut-être pour leur passage cet été à Werchter, déjà sold out d’ailleurs. Enfin un comeback intéressant, peut-être pas justifié, mais ô combien salutaire.
Rage Against The Machine – Live at the Grand Olympic Auditorium
Longtemps attendu, voici un témoignage live d’un des groupes les plus incendaires jamais vu sur scène. L’expérience de Rage live était inouïe, tant l’énergie et la force pure du groupe étaient vraiment impressionnantes. Le groupe a splitté il y a deux ans, formant d’un côté Audioslave, avec l’ex-chanteur de Soundgarden Chris Cornell; et de l’autre Zack De La Rocha, dont l’album solo ne devrait plus tarder à sortir.
En ce qui concerne cet album, la puissance légendaire de leur performance est un peu plus difficle à percevoir, même si le cd est un véritable brûlot de pur punk rock engagé. Les expériences guitaristiques de Tom Morello, la formidable section rythmique (voir Audioslave pour confirmation) et les vocaux particuliers et très habités de Zach sont en roue libre durant plus de 70 minutes durant lesquelles ont retrouve leurs morceaux les plus connus (Killing In The Name Of, Bombtrack, Bulls On Parade), des extraits du dernier album The Battle of L.A. (Sleep Now In The Fire, Guerrilla Radio) ainsi que des reprises bien senties (dont Kick Out The Jams, du MC5). Néanmoins, et c’était déjà le principal défaut de Rage, on ne peut s’empêcher de penser que les morceaux, aussi puissants sont-ils, se ressemblement quand même un peu tous. L’album possède aussi une vocation historique, car à l’instar du Under a Pale Grey Sky, de Sepultura, ce concert s’avéra être le tout dernier du groupe. En définitive, s’il existe a une manière de se souvenir de Rage Against the Machine, c’est bien celle-là. Le concert est aussi dispo en DVD, en version complète cette fois.