Archives de catégorie : Music Box

Chroniques d’albums contemporains

The Streets – A Grand Don’t Come For Free

Deuxième album du petit prodige anglais Mike Skinner, qui, sans faire grand bruit, ni grands clips, révolutionne le hip-hop (avec son compatriote Dizzee Rascal). Et tout ça, en réussissant même à changer de style entre deux albums (vous en connaissez beaucoup vous, des rappeurs qui changent de style?). Et avec un album concept, rien que ça! L’histoire tourne autour d’un jeune anglais, Mike, qui commence par perdre plein d’argent chez le bookmaker, puis sa copine. Il la trompe en vacances typiques anglaises à Ibiza, avant de tenter de la reconquérir, rongé par les regrets.

Comme pour un bon film, je ne raconterai pas la fin de l’histoire, il faut juste savoir que la musique qui l’accompagne est de bonne qualité, et surtout très variée. La voix, et le rap de Skinner sont chargés d’émotions, passant de l’humour (et c’est parfois très drôle) à la mélancolie (Dry Your Eyes), et les beats accompagnent parfaitement ces différents sentiments.

Le fantastique single Fit But You Know It, Girls & Boys et Parklife en un, méritera une place dans les singles de l’année, mais c’est aussi le seul morceau immédiat d’un album introverti, assez personnel, plus en tout cas que le premier. Album à ne pas mettre entre toutes les mains, mais les fans lobotomisés d’Eminem devraient prêter une oreille attentive à un rappeur blanc de très haut niveau, lui.

Young Heart Attack – Mouthful Of Love

Ah tiens, encore des nouveaux sauveurs du rock… Comme s’il avait besoin d’être sauvé… Soit, voici un album fait par six gars de Austin, Texas, qui ont visiblement arrêté leur liste de CD préférés en 1992 maximum. AC/DC Led Zep blah blah Motörhead Guns N’ Roses blah. Tout ça chanté par un clone de Robert Plant, en pire, et co-hurlé par une mauvaise imitatrice de la chanteuse des B52s. Parfois, ça passe, comme sur l’excellent Tommy Shots, aux gros riffs bien graisseux, souvent ça rate. Bien essayé, mais on ira voir ailleurs, comme au prochain Datsuns par exemple (à suivre…).

Queens of the Stone Age – Stone Age Complications

Et le deuxième, c’est celui-ci, le dernier disque de QOTSA dans son incarnation actuelle, vu que Mark Lanegan et Nick Oliveri ont tous deux quitté le navire. Cet EP comprend 6 morceaux: 3 reprises, 1 remix et deux originaux. Les reprises (Kinks, Cramps et Subhumans) sont de bonne facture, les originaux aussi (ils datent de l’époque Rated R, et auraient bien pu se retrouver sur l’album). Le remix (No One Knows, par UNKLE) est plus anecdotique. En soi, cet EP n’est pas obligatoire (contrairement au dernier album Songs for the Deaf), mais il est quand même assez intéressant, si vous n’aviez pas déjà les six morceaux sur des faces B.

Eagles of Death Metal – Peace Love Death Metal

Coïncidence amusante, Josh Homme sort deux disques le même jour. Le premier, sorti sur le label de Mike Patton, concerne son groupe de récréation, qui est apparu sur un volume des fameux Desert Sessions. Leur premier album vient de sortir, composé de Josh (pardon, Carlo Von Sexron) à la batterie, Tim Vanhamel, le Belge de Millionnaire à la guitare, et Jesse « The Devil » Hughes au chant. Autant le dire tout de suite, l’album est assez moyen. Composé en grande partie de rock n’ roll vintage, de boogie, il n’arrive jamais vraiment à décoller malgré quelques morceaux sympathiques. La voix de Hughes est assez intéressante, ceci dit, et l’esemble peut être plaisant, mais on ne pourra s’empêcher de penser que cet album est un caprice de rock star qui n’aurait pas dû être rendu public.

Amen – Death Before Musick

Après un long hiatus de quatre ans, du à un problème de contrat, Amen fait son come back, et entend bien se faire remarquer. Le groupe, emmené par le très habité Casey Chaos est généralement considéré comme la chaînon manquant entre les Sex Pistols et Slayer, mixant les slogans engagés aux riffs metal, tout au long de leurs deux excellents albums, Coma America et We Have Come For Your Parents. Ce délai forcé de 4 ans a compliqué les choses pour Casey, vu que tous ses musiciens sont partis sous d’autres cieux, ce qui fait que Casey a joué de tous les instruments, sauf de la batterie. Et ces 4 ans l’ont rendu encore plus déchaîné, attaquant tous les sujets politiques actuels, sans aucune concession. Musicalement, on est encore plus dans le punk qu’auparavant, et Chaos fait preuve d’un vrai talent de multi-instrumentaliste. Forcément, ce n’est pas trop varié, voire répétitif, mais à doses limitées Death Before Musick est assez convaincant. Cette année, grâce à The Bronx, à Amen et au retour prochain de McLusky, Punk’s Not Dead, indeed.