Archives de catégorie : Chroniques

Air – Talking Walkie

Troisième « vrai » album pour le duo français (après une série de collaborations et de projets divers, notamment la fabuleuse BO de Virgin Suicides), Talkie Walkie est annoncé comme plus proche de Moon Safari, premier album électro-kitsch que du plus aventureux (et plus Beatlesquement réussi) 10.000 Hz Legend. En fait, il se trouve plutôt entre les deux, plus formaté chanson mais toujours avec cette touche dreamelectro caractéristique du groupe. Quand ça marche, c’est splendide (Cherry Blossom Girl, Alone in Tokyo extrait du nouveau Sofia Coppola), sinon c’est assez ennuyeux, au minimum (Run).

L’album est donc assez moyen, et assez décevant de la part d’un groupe dont on pouvait attendre mieux. Maintenant, on peut s’attendre à des critiques dithyrambiques de la part de certains médias voulant à tout prix être crédibles, mais en vérité, ce n’est pas suffisant.

Rage Against The Machine – Live at the Grand Olympic Auditorium

Longtemps attendu, voici un témoignage live d’un des groupes les plus incendaires jamais vu sur scène. L’expérience de Rage live était inouïe, tant l’énergie et la force pure du groupe étaient vraiment impressionnantes. Le groupe a splitté il y a deux ans, formant d’un côté Audioslave, avec l’ex-chanteur de Soundgarden Chris Cornell; et de l’autre Zack De La Rocha, dont l’album solo ne devrait plus tarder à sortir.

En ce qui concerne cet album, la puissance légendaire de leur performance est un peu plus difficle à percevoir, même si le cd est un véritable brûlot de pur punk rock engagé. Les expériences guitaristiques de Tom Morello, la formidable section rythmique (voir Audioslave pour confirmation) et les vocaux particuliers et très habités de Zach sont en roue libre durant plus de 70 minutes durant lesquelles ont retrouve leurs morceaux les plus connus (Killing In The Name Of, Bombtrack, Bulls On Parade), des extraits du dernier album The Battle of L.A. (Sleep Now In The Fire, Guerrilla Radio) ainsi que des reprises bien senties (dont Kick Out The Jams, du MC5). Néanmoins, et c’était déjà le principal défaut de Rage, on ne peut s’empêcher de penser que les morceaux, aussi puissants sont-ils, se ressemblement quand même un peu tous. L’album possède aussi une vocation historique, car à l’instar du Under a Pale Grey Sky, de Sepultura, ce concert s’avéra être le tout dernier du groupe. En définitive, s’il existe a une manière de se souvenir de Rage Against the Machine, c’est bien celle-là. Le concert est aussi dispo en DVD, en version complète cette fois.

Slayer – Soundtrack to the Apocalypse

Les fans attendaient ça depuis très longtemps, et voilà enfin le boxset de Slayer, au nom évocateur et certainement pas usurpé. Qu’on aime ou pas, Slayer restera toujours un grand nom dans l’histoire du metal, et leur album Reign in Blood est un chef d’œuvre de violence et d’agression difficilement égalable. Le set est dispo en deux éditions, et la limitée vaut son pesant d’euros, 4 cd, un dvd, des extras (poster, photos, drapeau, packaging soigné) le tout emballé dans une (fausse) caisse de munitions qui colle bien à l’imagerie douteuse du groupe. Toutes considérations idéologiques mises à part, ce boxset est très riche : deux cd de matériel studio extraits des différents albums du groupe et complétés par des faces b et autres raretés, un troisième cd de morceaux très rares, comme des extraits de leur première tournée ou des démos originales et enfin un album live capté en 2002, avec le line-up original reconstitué. Le dvd quant à lui, est comparable au Cliff’ Em All de Metallica, en plus varié. En conclusion, les deux premiers cds sont inestimables si on n’a pas (ou qu’on ne veut pas se taper) l’intégrale de Slayer, même si il y a quand même quelques oublis. L’album de raretés n’intéressera que le fan, et l’album live souffre d’un son assez mauvais. Il aurait peut-être mieux valu sortir un double cd best of et un autre de raretés, pour que tout le monde y trouve son compte. Impression mitigée donc, mais le groupe n’est pas mis en cause.

Musicalement, c’est un autre problème. On ne parle pas ici du groupe le plus original, ni le plus subtil de l’histoire, mais bon, quelques uns de meilleurs morceaux metal sont dans cette boite, et c’est indéniable. Recommandable à petites doses, gare aux effets secondaires…

No Doubt – Singles

Une compilation de plus pour cette fin d’année, les singles de No Doubt. Le groupe, orginaire d’Anaheim, Californie, a percé vers 1997 avec une série de hits, dont Just a Girl et Don’t Speak, après avoir joué du ska-punk très peu inspiré. No Doubt est depuis habitué aux hits mondiaux, et sa chanteuse Gwen Stefani est passée du rang d’imitatrice de Madonna à celui de star mondiale se lançant, paraît-il, dans le cinéma. Cette compile regroupe tous leurs singles depuis 1992, jusqu’aux petits nouveaux inédits de 2003. La compile remplit son rôle et évite donc de trop se plonger dans les albums assez inégaux du groupe. On retrouve donc, outre les tubes déjà cités, l’excellent Hella Good (produit par les Neptunes) ou encore la reprise copie carbone de It’s My Life, de Talk Talk. Sinon, il y a quelques morceaux pas bien terribles sur le cd, même si c’est un greatest hits de 10 ans de carrière… Une compile de Noël, donc.

Puddle of Mudd – Life on Display

Deuxième album pour le groupe lancé par Fred Durst. OK, comme début de carrière, c’est difficile de faire pire, mais comme le premier album n’était pas mal, on va leur laisser une chance… Le premier album donc, Come Clean (2001), possédait un son assez grungy, sans être révolutionnaire, c’était plutôt bien fait et surtout ça changeait de la pourriture nu-metal de l’époque (si quelqu’un se souvient encore de hed(pe), Papa Roach ou Mudvayne…). Après quelques abus assez stéréotypiques (le chanteur Wes Scantlin arrêté pour violence domestique), le groupe a concocté ce 2ème opus qui ne révolutionnera pas non plus le monde, mais qui peut être comparé au premier, en peut-être moins léger. On retiendra la solidité des compos tout en reprochant les geignements misogynes d’un Scantlin, visiblement trop influencé par Durst. Écoutable une fois de temps en temps, mais c’est quand même assez cruel d’écouter ça après le best of des Stone Temple Pilots…