Archives de catégorie : Chroniques

Pukkelpop preview 2/8

Jeudi 20/8, deuxième partie

Après s’être intéressé au Shelter, on va se promener dans les autres scènes, et voir ce que je devrais voir a priori (mot important).

Le Château est la scène alternative (d’un festival alternatif, c’est dire), et j’y verrais bien les allumés folk de Vetiver (avec ou sans Devendra Banhart?) ainsi que les rockers enfumés The Black Angels.

Le Club est une petite scène couverte, où jouent généralement des groupes qui demandent une atmosphère intimiste. J’irai voir Grizzly Bear, dont l’album pourtant bien reçu Veckimatest ne m’a pas convaincu.

Pour finir avec les scènes couvertes d’aujourd’hui, le Marquee, qui en est la principale. Grosse affiche là aussi, et je ne manquerai pas Bon Iver (même remarque que pour Grizzly Bear), Dizzee Rascal (pour me souvenir de l’époque où il était excellent), Wilco (que je connais mal) et surtout, surtout, My Bloody Valentine, récemment reformé, et que je veux absolument voir depuis… 10 ans. Il faudra sans doute partir avant la fin pour Faith No More, mais bon, je ne raterai que la fin de la « Holocaust Section » de You Made Me Realise…


Suite et fin du jeudi dans deux jours…

mise à jour (7/8/09 11h02): entre Wilco et Beirut jouera, dans le Marquee, un groupe surprise. C’est tellement un secret de polichinelle que je ne le nommerai pas, mais ce sera totalement immanquable. Et ça va foutre tout mon programme en l’air, pour la bonne cause!

Pukkelpop preview, intro + 1/8

Pour la première fois depuis quelques années, je vais aller à un festival pendant plus d’une journée. La raison est simple : l’affiche du Pukkelpop ne me donne pas le choix. Je comptais simplement aller voir Faith no More et le reste de l’affiche du jeudi, mais je ne saurais décemment passer à côté du reste.

J’ai fait une petite présélection de ce que je voulais voir, et je vais découper tout cela en huit parties, en disant en quelques mots pourquoi je veux voir ces artistes-là.

On commence avec la première partie du jeudi, le jour le plus chargé en ce qui me concerne (19 groupes à voir!)

Note préalable pour tous les posts : le Pukkelpop permet, et encourage les découvertes, donc il y a beaucoup de chances que je ne verrai pas tous ces groupes, et que mon attention sera détournée, tant mieux. Même chose pour l’horaire : vu qu’il n’a pas encore été dévoilé, je ne sais pas prévoir les (inévitables) collisions. Il faudra choisir…

Jeudi 20/8, première partie

La première partie de cette preview se passera entièrement au Shelter, seconde scène ouverte, et ex-Skate Stage. Pendant les trois jours, cette scène enverra du lourd, très lourd. Et le jeudi, on pourrait y rester toute la journée. Hélas, il faudra choisir.

Ghosts of a Thousand : je les connais mal, mais j’en ai entendu du bien de la part d’un ami qui a joué avec eux.

Rival Schools : légende totale emocore reformée l’an dernier. A voir absolument.

Bring Me The Horizon : je ne connais pas plus que ça, mais si le programme le permet, j’y serai.

Thursday : à ranger avec Rival Schools, groupe qui a influencé énormément de monde, pour un bien mais aussi pour un mal. N’acceptez pas d’imitations.

Opeth : un des groupes metal contemporains les plus intéressants. J’ai bien peur que je devrai aller voir My Bloody Valentine à cette heure-là, mais je jetterai quand même un oeil.

Cavalera Conspiracy : le groupe des frères Max et Igor Cavalera, qui reprennent forcément du Sepultura, mais pas seulement leurs « derniers » morceaux. Je serai sans doute devant Faith No More, mais on ne sait jamais…

La suite dans deux jours…

Street Sweeper Social Club – Street Sweeper Social Club

Malgré le succès de leur tournée de reformation, Rage Against The Machine ne semble pas pressé de remettre ça, et encore moins d’enregistrer un nouvel album. Ce qui n’est sans doute pas un mal. Les deux membres « principaux » de Rage peuvent se concentrer sur leurs autres projets : One Day As A Lion pour Zack de la Rocha; The Nightwatchman & Street Sweeper Social Club pour Tom Morello. Nightwatchman n’ayant pas vraiment provoqué l’hystérie collective, Morello revient à quelque chose d’un peu plus classique : un groupe de funk/metal avec un rappeur, cette fois Boots Riley.

Forcément, un tel projet appelle les comparaisons. Et même si quelques riffs et solos de Morello peuvent rappeler son passé, on est vraiment face à un nouveau groupe : Rage n’aurait jamais enregistré les « whoohohohoooo » de 100 Little Curses, par exemple. De même, le flow de Riley est plus fluide et moins engagé que celui de Zack, mais il reste très compétent pour le job. C’est juste qu’on n’a rien de très inspiré. Il faut aller trouver profondément des petites pépites comme le très dansant (si!) Promenade ou l’intro plus Morello que ça tu meurs de Megablast, mais on ne peut pas s’empêcher de penser que Morello gâche un peu son talent, alternant entre le rock classique et le funk/metal à la you-know-who. Boots Riley, quant à lui, est un MC talentueux, mais qui a parfois du mal à garder l’attention, et peut devenir assez ennuyeux.

SSSC n’est pas le pire projet dans lequel Morello s’est retrouvé (grand merci à Chris Cornell pour ça), mais n’est pas le meilleur non plus. On dirait qu’ils ont du mal a trouver leur place, face à un tel passé. Pourtant, si Morello veut tourner la page, il devra bien y penser un jour. En attendant, SSSC reste un album sympa, estival, mais qui sera vite oublié.

Dinosaur Jr. – Farm

Quand j’ai correctement écouté pour la première fois le nouvel album de Dinosaur Jr. (en vinyl!), j’ai commencé par une petite angoisse : et si c’était mauvais? Et si Beyond n’était qu’une exception? Parce qu’il faut bien le souligner : les groupes qui se reforment, quand ils arrivent à pondre un nouvel album (Pixies, je vous regarde), ce n’est généralement pas terrible. Par contre, Beyond (2007), premier album du lineup classique de Dinosaur Jr. depuis 1988 arrivait sans problème au sommet de leur discographie, avec Bug et You’re Living All Over Me, effaçant ainsi 20 ans d’égarements de J Mascis.

Version courte : pas besoin de s’inquièter, Farm est fantastique. Vraiment fantastique. Il est, de plus, assez différent de Beyond tout en restant totalement inimitable. Inimitable, parce que tout est là, une fois de plus : la batterie puissante de Murph, la basse rageuse de Lou Barlow, et forcément le duo indifférenciable guitare/voix de J Mascis. L’album est classique d’un bout à l’autre, dès le remier morceau, Pieces. Tout y est, et on n’arrive pas à faire mieux que ça. Farm est parfois puissant et lourd, souvent calme, mais toujours très inspiré.

Farm, encore plus que d’habitude, est un album de guitare. Celle de J Mascis, un des meilleurs guitaristes de tous les temps, simplement. Pas seulement un des plus doués techniquement, mais surtout, surtout, il l’est grâce à la manière dont il arrive à s’exprimer à travers elle. Au risque de paraître cliché, c’est l’âme et le coeur de l’artiste qui transpirent de chaque accord, de chaque note, de chaque solo. Peu de monde, dans l’histoire du rock, y est parvenu à ce point. Les solos de J Mascis (et il y en a partout, parfois avec sa voix dessus, parfois dépassant les quatre minutes) sont autant de poèmes récités par un homme qui n’a jamais apprécié sa voix. Mais il a tort : aussi techniquement limitée puisse-t-elle être, sa voix est un parfait complément au romantisme extrême de ses compositions, ajoutant une note aigre-douce parfois déchirante.

Il suffit d’écouter Ocean In The Way : arrivé au refrain, il n’a rien d’autre à dire qu’un « mamamamamama » qui est juste parfait, au bon endroit, au bon moment. Et tant qu’à faire, il le fait suivre d’un double solo de guitare simultané fabuleux. Farm, parfois, semble surnaturel. J’ai du mal à comprendre comment il est possible d’écrire des morceaux aussi beaux, simplement beaux, que Plans, ou See You. Mais il semble que Mascis peut le faire, car Farm est un album moins agressif, moins rentre-dedans : There’s No Here commence assez fort, mais se calme après, tout comme un Said The People entraîné par un Murph au sommet de sa forme. Over It est l’ovni de l’album, single au gimmick assez marrant, mais il a l’avantage de détendre un peu une atmosphère éthérée, lyrique. Lou Barlow a écrit deux morceaux, dont l’excellent Your Weather et Imagination Blind, bizarrement claqué en toute fin d’album. Le meilleur restant pour la fin, avec I Don’t Wanna Go There. Neuf minutes, dont quatre de solo, et pas une seconde ne semble superflue. Dommage qu’il ne clôture donc pas l’album.

Je pourrais parler de chaque morceau en termes extrêmement élogieux, mais une fois de plus, la musique doit parler d’elle-même. Farm étant un des meilleurs albums du vingt-et-unième siècle, il serait criminel de passer à côté. Et le son sortant de J Mascis est un de mes sons préférés sur terre.