
Hot Hot Heat – Elevator

Beck Hansen, touche à tout de génie, s’était un peu perdu ces dernières années, avec un album (Sea Change) pas spécialement mauvais, mais fort réducteur quand on sait de quoi l’artiste est capable. Guero est, clairement, un retour en forme. Beck y retrouve ses influences majeures, le funk des 70s, le hip-hop, le rock en général. Le premier single et morceau d’introduction, E-Pro, est emmené par des riffs metal, des beats hip-hop et un sample des Beastie Boys, le tout produit par les fameux Dust Brothers. Qué Onda Guero y ajoute un rythme latino, Girl de la Nintelectro, et tout l’album suit la même logique de bidouillage. L’ennui, avec ce type d’album, c’est que les atistes et producteurs doivent y ajouter ce on sait quoi de folie pour maintenir un bon niveau. Le fans de Beck seront ravis d’entendre que Guero est d’un très bon niveau, on ne s’y ennuie quasi jamais, même si tout n’est pas toujours d’un niveau exceptionnel. Ceci dit, c’est en effet un superbe retour en forme de la part du géniteur de Mellow Gold et de Midnight Vultures, et un très chouette album.
Le monde de Queens Of The Stone Age a été sérieusement bouleversé depuis la sortie de Songs For The Deaf, fabuleux album accompagné d’une tournée gigantesque. Projets parallèles (Desert Sessions, solo pour Mark Lanegan, Mondo Generator pour Nick Oliveri, Eagles Of Death Metal pour Josh Homme, et évidemment plus de Dave Grohl, retourné auprès de ses Foo Fighters), disputes plus ou moins graves (Josh Homme contre Tim Armstrong de Rancid, ex-mari de Brody Distillers, qui l’ai quiité pour Josh), et surtout grosses embrouilles entre les « frères » Nick et Josh, qui resultèrent en le départ du bassiste. Et tant qu’à faire, Mark Lanegan a aussi quitté le groupe, de manière moins bruyante, ceci dit.
C’est donc avec un nouveau groupe que Josh Homme a enregistré le quatrième album des Queens, Lullabies To Paralyze, dont on dit qu’il se trouve à la croisée des chemins entre leurs trois premiers albums.
Lullabies commence avec une grosse surprise, une ballade d’outre-tombe chantée par… Mark Lanegan, qui apparaît aussi à d’autres endroits de l’album. Ensuite, Medication est purement Songs For The Deaf, avant que les choses sérieuses ne commencent vraiment, avec Everybody Knows That You’re Insane, intro limite Queen, avant un assaut stoner rock du plus bel effet. Car oui, c’est un album stoner, en droite ligne de Black Sabbath (Tangled Up In Plaid, Burn The Witch entre autres). In My Head fait plus penser à Rated R, alors que le single efficace Little Sister clôt la première partie de l’album. Et la seconde est carrément dingue. Se rapprochant plus des Desert Sessions, voire du groupe précédent de Homme (les légendaires Kyuss), un morceau comme le double Someone’s In The Wolf/The Blood Is Love est une merveille de stoner allumé, entre riffs lacérés et voix paranos. Plus l’album avance, plus ça devient débridé, avant un Long Slow Goodbye qui suit le bluesy You’ve Got A Killer Scene There, Man (avec la collaboration discrète de Brody et Shirley Manson).
Très clairement, Lullabies n’est pas Songs For The Dead tome 2, c’est au contraire un album très complet, et qui représentre bien ce que Queens Of The Stone Age est, et ce qu’ils veulent être. Et même si l’album n’aura pas l’impact des deux précédents, il reste incontournable, une fois de plus.
Américains fans des Smiths, venant d’une métropole et qui usent et abusent de vieux claviers new wave. Non, pas The Killers, mais cette fois, les New Yorkais de The Bravery, quintet formé quelque temps après le 11 septembre 2001, et qui sort son premier album éponyme.