Archives de catégorie : Ressorties et Compilations

Red Hot Chili Peppers – Live In Hyde Park

Trois soirs, 300.000 personnes : la fin de la gigantesque tournée européenne des Red Hot Chili Peppers a trouvé son apogée à Londres. Un petit mois après sort déjà le double album, premier live du groupe et non distribué aux USA. Première constatation évidente à la simple lecture du setlist : tous les morceaux sont soit nouveaux soit viennent des deux derniers albums, Californication et By The Way, à l’exception des obligatoires Give It Away et Under The Bridge. Presque rien de Blood Sugar Sex Magic, et en tout cas rien du tout d’avant. Il faut dire que le groupe a atteint son apogée commerciale avec ces deux cds, et au moins on ne pourra pas leur reprocher de s’appuyer sur leur passé. De toute façon, y en aura toujours qui seront jamais contents.

S’ouvrant avec Can’t Stop, l’album comprend 25 plages pour un tout petit peu plus de deux heures, revisitant les megahits de ces dernières années : Scar Tissue, Californication, Otherside, By The Way, Fortune Faded, quelques morceaux non-sortis en singles, deux inédits et quelques reprises vaguement étranges (Brandy de Looking Glass, I Feel Love de Donna Summer, et l’excellent Black Cross de 45 Grave).

Deuxième constatation, 50% du groupe en fait parfois un peu trop : Anthony Kiedis n’a jamais chanté juste, et surtout pas en live. Il est souvent essoufflé, et trouve utile de changer quelques inflexions pour donner le change. Soit. Flea est un excellent bassiste, mais un bassiste n’est pas censé jouer plus fort que le reste du groupe. Il est bien meilleur dans ses rythmiques parfaites que dans des solos fatigants. Par contre, John Frusciante est absolument extraordinaire. Les mauvaises langues diront qu’il n’a besoin que de 3 cordes, mais quel musicien… Ses impros sont captivantes, et ses solos parfaits. On ne peut d’ailleurs que conseiller ses albums solos (déjà deux sortis rien que cette année, et encore à venir en 2004) car au niveau vocal, John n’a rien à envier à personne. Probablement le meilleur guitariste actuel, avec Mike McCready. La prestation de Frusciante (8 minutes d’impro pour terminer!) sauve un cd pas spécialement mauvais, mais assez inutile et surtout qu’on ne ressortira pas souvent de l’armoire. On préférera les albums studio, chaque album studio, à vous de juger. Moyen mais…

Van Halen – Best Of Both Worlds

Alors, on a besoin de fric ? En tout cas, vu l’engouement actuel provoqué par The Darkness, on ne peut qu’admirer la puissance marketing de l’entourage de Van Halen. Non seulement sort un nouveau Best Of (plus complet que le Volume One de 1996) mais le groupe se paye carrément une tournée US avec au micro l’inénarrable Sammy Hagar. Occasion donc de se replonger dans la longue carrière de ce groupe, emmené par les frères Van Halen, hollandais émigrés aux States pendant leur enfance.

Un peu comme Metallica, Van Halen porte cette étiquette de « c’était mieux avant ». Le début de leur carrière est caractérisé par des morceaux heavy metal on ne peu plus classiques, marqués par deux choses : la voix de David Lee Roth et bien sûr l’inimitable guitare d’Eddie VH, qui a son chapitre dans toute encyclopédie de l’instrument. En résulte quelques albums et singles intéressants, comme Ain’t Talkin’ ‘Bout Love, la reprise de You Really Got Me, Panama ou encore le plus courte masturbation enregistrée, Eruption. Ensuite, Roth se laisse convaincre d’ajouter des synthés (à la Queen…). Un de pires tubes du rock US fut crée, Jump. Roth quitta le navire, et Sammy Hagar fut chargé de chanter des ballades synthés navrantes. Même les frères Hawkins n’oseraient jamais faire ça. Il est donc clair que les quelques morceaux vaguement valables du groupe se trouvent dans la période Roth (qui s’est couvert de ridicule un peu plus tard, sous le pseudo effarant de Diamond Dave). Pour notre plus grand malheur, c’est la période Hagar qui est majoritaire sur cette compile, tournée oblige.

Á éviter sous peine de terrible indigestion, au pire, les premiers albums sont toujours disponibles.

Supergrass – Supergrass Is 10

Déjà dix ans… Dix ans depuis ce clip montrant trois ados hirsutes faisant les cons sur une plage anglaise, scandant des paroles optimistes… Depuis, Supergrass est moins jeune, mais bien meilleur aussi. Ces dix ans ont fait du groupe l’un des meilleurs du Royaume-Uni, tout au long d’une carrière comprenant quatre albums d’indie pop mélodique, parfois remuante, parfois tendre, mais presque toujours irréprochable. Le groupe a vieilli sans devenir idiot et inutile, et il sont plus que jamais relevants, à l’heure où la relève de la pop anglaise repose entièrement sur les (très) frêles épaules de Pete Doherty. Et c’est sans parler du live, où ils sont absolument excellents.

Cet album, un vrai best of plutôt qu’une compilation de singles fait la part belle aux deux premiers opus (le très bon début I Should Coco, et le fantastique In It For The Money) : Alright bien sûr, mais aussi les classiques Lenny, Caught By The Fuzz, les immenses Sun Hits The Sky et Richard III (mais où est In It For The Money?), le passage vers la maturité avec les magnifiques Moving et Grace, LA pop-song parfaite. On rajoute à tout ça deux inédits de bonne facture, même si plutôt anecdotiques, et on obtient un concentré parfait (21 morceaux) d’un groupe excellent, à qui on souhaite une carrière aussi longue qu’une de leurs idoles, Neil Young. Une des compiles de l’année, sans aucun doute.

Slayer – Soundtrack to the Apocalypse

Les fans attendaient ça depuis très longtemps, et voilà enfin le boxset de Slayer, au nom évocateur et certainement pas usurpé. Qu’on aime ou pas, Slayer restera toujours un grand nom dans l’histoire du metal, et leur album Reign in Blood est un chef d’œuvre de violence et d’agression difficilement égalable. Le set est dispo en deux éditions, et la limitée vaut son pesant d’euros, 4 cd, un dvd, des extras (poster, photos, drapeau, packaging soigné) le tout emballé dans une (fausse) caisse de munitions qui colle bien à l’imagerie douteuse du groupe. Toutes considérations idéologiques mises à part, ce boxset est très riche : deux cd de matériel studio extraits des différents albums du groupe et complétés par des faces b et autres raretés, un troisième cd de morceaux très rares, comme des extraits de leur première tournée ou des démos originales et enfin un album live capté en 2002, avec le line-up original reconstitué. Le dvd quant à lui, est comparable au Cliff’ Em All de Metallica, en plus varié. En conclusion, les deux premiers cds sont inestimables si on n’a pas (ou qu’on ne veut pas se taper) l’intégrale de Slayer, même si il y a quand même quelques oublis. L’album de raretés n’intéressera que le fan, et l’album live souffre d’un son assez mauvais. Il aurait peut-être mieux valu sortir un double cd best of et un autre de raretés, pour que tout le monde y trouve son compte. Impression mitigée donc, mais le groupe n’est pas mis en cause.

Musicalement, c’est un autre problème. On ne parle pas ici du groupe le plus original, ni le plus subtil de l’histoire, mais bon, quelques uns de meilleurs morceaux metal sont dans cette boite, et c’est indéniable. Recommandable à petites doses, gare aux effets secondaires…

No Doubt – Singles

Une compilation de plus pour cette fin d’année, les singles de No Doubt. Le groupe, orginaire d’Anaheim, Californie, a percé vers 1997 avec une série de hits, dont Just a Girl et Don’t Speak, après avoir joué du ska-punk très peu inspiré. No Doubt est depuis habitué aux hits mondiaux, et sa chanteuse Gwen Stefani est passée du rang d’imitatrice de Madonna à celui de star mondiale se lançant, paraît-il, dans le cinéma. Cette compile regroupe tous leurs singles depuis 1992, jusqu’aux petits nouveaux inédits de 2003. La compile remplit son rôle et évite donc de trop se plonger dans les albums assez inégaux du groupe. On retrouve donc, outre les tubes déjà cités, l’excellent Hella Good (produit par les Neptunes) ou encore la reprise copie carbone de It’s My Life, de Talk Talk. Sinon, il y a quelques morceaux pas bien terribles sur le cd, même si c’est un greatest hits de 10 ans de carrière… Une compile de Noël, donc.