Archives de catégorie : Ressorties et Compilations

Stone Temple Pilots – Thank You

Même si la sortie de cet album est forcément orienté période de fêtes, cet album mérite d’exister pour des raisons autres que le pur marketing. En effet, le groupe reste une des légendes du mouvement grunge des années 1990, et après avoir été considéré comme le parent pauvre des Alice in Chains et autres Pearl Jam, l’heure a sonné pour un peu de reconsidération. C’est bien simple, comme best of cet album est parfait. On trouve des morceaux de chaque période du groupe, et ils méritent tous leur place. Même l’inédit est vraiment excellent. Bien sûr, on pourra chicaner quant à l’absence de certains morceaux (Art School Girl !!), mais bon… On trouve dans cet album leur hymne, Plush, le fantastique Creep et 12 autres morceaux montrant leur impressionnante évolution (les derniers albums n’avaient plus trop à voir avec le grunge de type Seattle). Écoute indispensable pour amateurs du dernier vrai grand genre musical à avoir percé, et chemin idéal vers d’autres perles du groupe enfouies dans leurs 5 albums (tous recommandables, mais mon préféré reste Tiny Music, le troisième) De plus, le groupe a officiellement splitté il y a quelques semaines, et le très troublé chanteur Scott Weiland a retrouvé un nouveau groupe : Velvet Revolver, formé avec les ex-Guns N’Roses, moins l’imbécile de chanteur. Une des compiles de l’année.

Pearl Jam – Lost Dogs

Troisième compilation consécutive, cette fois d’un groupe cité dans l’article ci-dessous, Pearl Jam. Il ne s’agit pas d’un best of (impossible à compiler de toute façon) mais d’un double cd de raretés, au sens large. Ces raretés proviennent de BOF, d’albums hommages, de faces B ou de titres plus anciens inédits. Les fans du groupe attendaient cet album avec impatience, car certains titres étaient devenus très rares (singles épuisés). De plus, Pearl Jam joue pas mal de ces morceaux live, surtout Yellow Ledbetter, un de leurs morceaux favoris pour clôturer un concert.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité est exceptionnelle. Les inédits sont en majorité excellents, on peut se demander pourquoi ils resurgissent seulement maintenant ; les anciens morceaux ont presque tous été réenregistrés, pour le meillleur. Bien sûr, on peut chicaner sur le tracklist (Sweet Lew et Whale Song n’ont pas vraiment leur place, et d’autres morceaux phares comme Long Road et I Got Shit ne s’y trouvent pas) , mais ce serait critiquer un groupe qui fait tout en son pouvoir pour leurs fans. Tous les groupes de rock dignes de ce nom tueraient pour un best of comme cet album. De plus, une rumeur fait état d’une piste cachée (non présente dans cette version promo), un hommage d’Eddie Vedder à Layne Staley, critiquant durement les imitateurs à la NickelCreed. On y reviendra lors de la sortie de l’album, le 10 novembre. En attendant, cet album rejoint le panthéon des albums de raretés, ou se trouvent déjà Sci-Fi Lullabies de Suede et The Masterplan d’Oasis. Fabuleux, mais le non-initié devrait se plonger dans les (non moins fabuleux) six albums studio, et les très nombreux live, du groupe.

R.E.M. – In Time : The Best of R.E.M 1988-2003

Autre compilation, un best of de R.E.M. choisi, paraît-il par le groupe. L’album s’étend de 1988 à 2003, les années Warner ; les six premiers albums indépendants ayant eu leur best of,Document, comprenant les incontournables The One I Love, Radio Free Europe et surtout This Is The End of The World (And I Feel Fine). On ne résume pas 15 ans de carrière et 7 albums en 16 morceaux (plus deux inédits pas mal du tout), mais bon, on peut apprécier l’effort, assez représentatif quand même. Et de toute façon, les best of sont aussi fait pour râler sur les titres absents (mais pas pour Shiny Happy People, leur plus gros hit assez injustifié). Ceci dit, quelques uns des morceaux non inclus se retrouvent dans une autre version dans le cd bonus de l’édition limitée. On peut donc apprécier l’évolution du groupe tout au long de cet album non-chronologique, et s’extasier devant la recherche mélodique, rarement égalée, et les paroles de Michael Stipe, un des frontmen les plus énigmatiques de l’histoire de la musique enregistrée. Ces 18 morceaux sont excellents, chacun aura son petit préféré, mais comme un groupe souvent lié à R.E.M, Pearl Jam, un best of ne remplacera jamais tout l’œuvre enregistré d’une légende. Et non, MTV n’a pas réussi à tuer Losing My Religion.

Suede – Singles

Noël arrive déjà (eh, il a neigé sur Bruxelles aujourd’hui…) avec sa série de best of divers et variés (en attendant le Christmas single de The Darkness…), dont celui-ci, d’un groupe emblématique du mouvement Britpop, Suede. Pour commencer, il faut souligner que Suede a choisi la voie facile en incluant tous leurs singles, ce qui donne un aspect objectif à cette compile. Forcément, pas mal d’excellents morceaux ne s’y retrouvent pas (et quelques uns moins bons ne devraient d’ailleurs pas s’y trouver…), mais cela évite une polémique à la R.E.M. (le best of In Time sera à l’honneur demain dans ces colonnes).

21 morceaux pour 5 albums, cet album tente d’absorber l’essence de Suede, mais sans y parvenir totalement. Les anciens morceaux ne se comparent pas aux nouveaux, tout simplement. Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’ordre de tracklist n’est pas chronologique, histoire qu’on arrête pas l’écoute du cd au titre 12 ou 13… Les deux premiers albums du groupe sont indispensables pour comprendre l’alchimie du duo Bernard Butler (guitare) et Brett Anderson (voix). Se trouvent entre autres sur la compile les fabuleux So Young, The Drowners, Animal Nitrate ainsi que Stay Together, single sans album. Ensuite, Butler est parti, Suede s’est reformé pour crée le très glam Coming Up, et surtout le single du même nom. Et après, sans être (trop) mauvais, c’est nettement plus dispensable. Deux inédits viennent apporter un certain intérêt même s’ils ne sont pas vraiment fantastiques. Un split est peut-être la meilleure option…

En tout cas, le meilleur de Suede se trouve sur les trois premiers albums Suede, Dog Man Star et Coming Up, ainsi que sur la superbe (mais inégale) compilation de faces B Sci-Fi Lullabies, dont les meilleurs morceaux auraient largement leur place sur Singles.

Pantera – Reinventing Hell

Pantera est, sans contestation possible, l’un des piliers du heavy metal. Dès le début de leur carrière, en 1990 (Cowboys from Hell), ils ont apporté au genre une agression et une violence aussi légendaire que texane (avec toute la connotation, et même plus), ainsi qu’un guitariste fabuleux (Darrell ‘Dimebag’ Abbott) et un chanteur exceptionnel mais instable (Phil Anselmo). Après deux albums d’excellente facture, Anselmo succomba presque à ses démons légendaires lorsque son cœur s’arrêta de battre pendant cinq minutes. Un nouvel homme semblait renaître, moins violent et plus raisonnable. En résulta les albums 3 et 4 (ainsi que le morceau, hélas absent ici, 5 Minutes Alone), dont la violence était peut-être plus contenue, même si plus présente que jamais. Et puis, la chute pouvait commencer. Anselmo replongeait dans la drogue et l’alcool et s’éloignait de plus en plus des autres membres du groupe. Il en profita pour former le très Sabbath Down et l’hyper-violent Superjoint Ritual. Pantera sortira encore un album, mais le cœur n’y était plus. L’inévitable arriva, et après des discussions animées qui finirent aux poings, Anselmo quitta Pantera pour se consacrer uniquement au moins bon de ses trois groupes, SJR.

Voici donc, en attendant une improbable réunion, un best of d’un groupe sans concession, brut. L’album sort bizarrement en deux versions, avec tracklists différents mais non-complémentaires. La meilleure version est certainement celle-ci, qui comprend presque tous les meilleurs morceaux du groupe, Cowboys From Hell, Cemetary Gates, Walk, This Love, ou encore l’emblématique Fucking Hostile. On comptera aussi la reprise (peu originale) du Planet Caravan de Black Sabbath et les raretés The Badge (BO de The Crow) et Immortally Insane (BO de Heavy Metal 2000). On regrettera l’absence (comme pour chaque best of) de quelques morceaux, ainsi que la sous-représentation des deux derniers albums (un morceau chacun).