Archives de catégorie : Ressorties et Compilations

U2 – 18 Singles

Les habitués de Music Box savent que U2 n’est pas mon groupe préféré, ce qui ne m’empêche pas de les respecter, et même d’apprécier une bonne partie de leur carrière (pour tout dire, le début). Au niveau des compilations, ils en ont sorti deux jusqu’ici, logiquement arrangés : The Best of 1980-1990 et The Best of 1990-2000. Il faut croire qu’ils n’avaient pas envie d’attendre 2010 (ou qu’ils n’avaient pas confiance en leurs morceaux?) pour continuer, car voici un best of très concis (26 ans de carrière en 18 titres), et très particulièrement destiné à être acheté en masse et déposé sous le sapin.

On ne retrouve que du gros, les plus immenses tubes du groupe s’y trouvent, dont les derniers (avec une certaine importance donnée à leur carrière récente, sans doute pour profiter des acheteurs potentiels à la mémoire courte) et les suivants : la fameuse reprise de The Saints Are Coming, avec Green Day, et l’inédit Window In The Skies. 18 Singles ne fait donc pas dans l’original, on cherchera en vain les morceaux osés du groupe (j’ai encore en tête la phénoménale vidéo de Discothèque, c’était quand même quelque chose, dans le genre), et on peut donc se demander à qui est destiné cet album. Le fan de U2, même occasionnel, a soit les albums soit au pire les 2 best of précités.

Je n’oserai pas dire que le but de cette sortie est uniquement mercantile (Bono n’est pas comme ça, lui, mais enfin que croyez-vous), et j’imagine aisément le père de famille prétendument branché qui offre, sourire aux lèvres, l’album à son fils de 16 ans qui ne jure que par Klaxons et CSS. Ca sent le sapin, tout ça…

Massive Attack – Collected

Par définition, un best of est censé collecter le meilleur d’un groupe, et donc, de bonnes chansons. Mais à ce point-là, quand même… D’ailleurs, je ne pense même que ce soit la peine d’écrire quoi que ce soit sur le début du disque, si ce n’est les titres :

1 Safe From Harm

2 Karmacoma

3 Angel

4 Teardrop

5 Inertia Creeps

6 Protection


Rien à dire, ni à ajouter en encore moins à retirer. Et la suite comporte aussi ses morceaux de bravoure, comme Rising Son, ou évidemment Unfinished Sympathy. Dommage que, systématiquement, les extraits du dernier album (100th Window, plutôt un album solo de 3D qu’un vrai Massive) sont un ton (ou cinq) en dessous du reste, mais l’inédit, chanté par Terry Callier, est d’un très bon niveau.


Mais le groupe a eu l’excellente idée d’ajouter un second disque rempli d’inédits et de versions alternatives, comme une phénoménale collaboration avec Mos Def et une avec Madonna. Et quand Madonna n’arrive même pas à plomber un morceau, c’est qu’il est vraiment bon.


On peut regretter le Massive Attack d’avant, 100th Window et Danny The Dog n’étaient vraiment pas au niveau du reste. Mais ce best of comprend des compositions absolument extraordinaires, qui ont défini un genre musical et qui restent à ce jour inégalées.

Mclusky – Mcluskyism

Je parle souvent d’injustice dans Music Box, mais à ce point-là, c’est grave. Mclusky n’est plus, détruit par des querelles internes et le manque de succès commercial, malgré trois excellents albums, dont un carrément fantastique (Mclusky Do Dallas).

Cette grave erreur peut être réparée ici, avec la sortie de Mcluskyism, simple best of ou anthologie selon les versions. En effet, on a le choix entre l’édition simple, reprenant leurs singles, ou la totale (faces A, B et, hmmm, C).

Les faces A, soit 28 minutes de pure perfection, sont indispensables : noise, punk, rock, attitude, sarcasme… Difficile de trouver une seule seconde qui aurait du être modifiée. Et encore, on ne parle que des singles, un vrai best of aurait été encore plus impressionnant.

Tout cela est très bien, mais pour quelques euros de plus, on préfèrera la version spéciale, qui ajoute donc deux disques.

Les faces B sont généralement d’un très bon niveau, et voient le groupe dévier un peu de leur répertoire habituel, avec un morceau country et un carrément hip-hop. Certains morceaux auraient carrément pu se retrouver sur le premier disque, comme Love Song For A Mexican.

Enfin, les faces C ajoutent un disque bourré de nouveau matériel, soit des inédits (dont l’excellent The Difference Between You And Me Is That I’m Not On Fire), des démos et une bonne demi-heure de leur dernier concert à l’ULU de Londres, historie de finir l’anthologie en montrant Mclusky dans leur élément.

Vous l’aurez compris, Mcluskyism est indispensable pour tout le monde : le premier disque pour ceux qui veulent connaître le groupe, le second pour les amateurs non acharnées, et le troisième pour ceux qui ont déjà tout.

Maxïmo Park – Missing Songs

Un album de faces B et raretés après un seul album studio, faut quand même oser. Maxïmo Park l’a fait, avec Missing Songs, neuf faces B et inédits et trois demos de morceaux parus sur A Certain Trigger. Ce dernier n’était déjà pas fantastique, on ne sera donc pas surpris de trouver ici des morceaux très moyens, qui se laissent certes écouter, mais qui ont un intérêt très négligeable.

Un peu d’argent en plus pour Warp, et rien de gagné pour nous.

Beastie Boys – Solid Gold Hits

Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle… Résumer les 25 ans de la carrière d’un des groupes hip-hop les plus importants en un cd ?

On a compris, Noël approche, mais bon, quand même… L’anthologie de 1999 Sounds Of Science est bien plus recommandable.

Ceci dit, paradoxalement, rien n’est à jeter sur ce disque (sauf peut-être le remix de Body Movin’ par Fatboy Slim, à mon sens inférieur à l’original). On ne retrouve que les singles et morceaux connus des Beastie Boys, qui ne sont pas toujours leurs meilleurs, mais il n’empêche : une telle inventivité, que ce soit au niveau de l’utilisation des samples, des instruments, de la voix et des paroles se retrouvent rarement dans le hip-hop contemporain.

Autrement dit, si vous ne connaissez rien aux Beastie Boys, commencez par ici, puis procurez-vous, eh bien, tous les albums, à commencer par Paul’s Boutique (invraisemblablement extraordinaire de bout en bout), Check Yo Head et Hello Nasty ; ou si vous êtes fan de hiphop, To The Five Boroughs.

Mais un seul cd ne saurait jamais rendre justice à de tels génies.