Maths And English, le troisième album du Londonien, n’arrive pas à ce niveau de génie, mais tente de s’y rapprocher. Malheureusement, à chaque pas fait dans cette direction, Dizzee en fait un autre vers la face douteuse du hip-hop, celle du bling, du fric et du néant total. Car maintenant, on comprend ce qu’il dit, et on le regrette assez vite. Quand il donne ses conseils aux jeunes qui veulent débuter (Hard Back), il ne parle quasi que de fric. Et dans le charmant Suck My Dick, il clame clairement être le meilleur, avec une verve lyrique époustouflante (« I don’t care cos I’m the shit you can all just suck my dick »). Décevant, parce qu’on le savait capable de tellement mieux.
Il n’y a pas que du mauvais sur l’album, au contraire. Le début est excellent, avec le très sombre (et assez Wu-Tang) World Outside, l’hymne rave Sirens, qui rappelle ses coups de génie I Luv U et Fix up Look Sharp ou le violent Pussy ‘Ole. Mais ensuite, ça devient très dispensable, jusqu’aux trois derniers morceaux. D’abord, sa version du Temptation Greets You Like A Naughty Friend d’Arctic Monkeys (ici plus sobrement nommé Temptation), ensuite, un duo sympa avec Lily Allen, qui nargue Dizzee sur ses atouts en plaqué or, et un dernier morceau du niveau des premiers.
On prend le début, la fin et on jette le reste. Dommage, mais il est à craindre que le Dizzee Rascal qu’on connaissait soit perdu pour la cause. Le fric a encore gagné.