Le deuxième album mentionné plus haut, Electro-Shock Blues, est peut-être le meilleur album du groupe, et deux morceaux en sont extraits. Etait-ce pour ne pas complètement déprimer l’auditeur? Possible, mais en tout cas très peu représentatif, même si Last Stop:This Town (bricolage de génie presque Beckien) et le très optimiste 3 Speed ("Why am I such a fucking mess", ou encore "I’m dead but the world keep spinning") ont largement leur place ici. Assez râlé, de toute façon, il y a suffisamment de perles ici, de morceaux écrits avec émotions et parfois enregistrés avec des bouts de ficelle ou un orchestre, selon les désirs de Mr E.
Eels change assez facilement de style, de la ballade morbide au full on rock, mais leur marque de fabrique reste un certain concept de l’indie song US, midtempo et mélancolique. Rien n’est vraiment à jeter ici, malgré les vingt-quatre morceaux, et une surreprésentation du dernier album, au demeurant très bon. On saluera d’ailleurs le souci d’exhaustivité, avec trois morceaux hors album (dont une bonne reprise du Get Yr Freak On de Missy Elliott).
Eels restera à jamais un groupe relativement mineur, mais qui vaut la peine : ce best of et Electro-Shock Blues feront très bien l’affaire comme porte d’entrée d’un monde complexe mais attachant.
3 Speed