Pour ceux pour qui le nom ne leur dit rien, Kelly Jones est le leader de Stereophonics, groupe gallois qui avait bien commencé, avant de s’enfermer dans un carcan AOR assez pénible. Ceci dit, leur dernier album était intéressant, et celui-ci l’est encore plus.
Album solo enregistré en une prise, Only The Names Have Been Changed est évidemment aux antipodes du son hymnes stades de foot habituel, et tant mieux. Kelly mettait la barre très haut, avec comme références Johnny Cash et Nick Cave, et même s’il n’égale ni l’un ni l’autre, force est de constater qu’il fait mieux que se débrouiller. L’album est fort old-fashioned, chaque morceau porte le nom d’une fille, amours contrariées, déçues et hyper romantisées (du genre, « I looked for her, out on the porch »), et les morceaux très dépouillés : une guitare électriques, et des violons discrets. C’est tout.
En fait, pas vraiment, car il reste un élément important : la voix de Jones, qui n’a quasi jamais été aussi bien utilisée, et qui fonctionne merveilleusement bien dans ce contexte. De plus, Kelly ose changer de registre vocal, et avec succès. Malheureusement, l’album souffre un peu de son contexte, ce qui fait que les morceaux se ressemblent tous un peu, sauf le très Murder Ballads Violet.
Il reste que Only The Names Have Been Changed prouve que Kelly Jones est un très bon chanteur et un superbe storyteller (on s’en était déjà rendu compte sur le très bon premier Stereophonics, Word Gets Around), dont la mauvaise passe semble être derrière lui. On viendrait presque à anticiper le prochain ‘Phonics, mais en attendant, ceci fait bien l’affaire.