Comme on le sait, Manu Chao voyage beaucoup, partout, et ne s’est donc pas ennuyé entre son dernier album de celui-ci. L’ex-Mano Negra avait connu un succès étonnant avec ses deux albums minimalistes, bricolés lo-fi mais charmants. Cette fois, il a convié son groupe aux enregistrements, et le Radio Bemba Sound System augmente le son de la guitare de Chao, rendant le son plus expansif, et donc moins intimiste.
Qu’est-ce qui ne change pas? Le style des morceaux, toujours mélancolique et chanté en plusieurs langues, dans un style alliant naïveté et authenticité reste le même, on a rajouté des percussions et des guitares parfois assez rock, comme dans le premier single Rainin In Paradize ou Panik Panik. Naïveté aussi au niveau des paroles, et Chao a toujours un accent anglais absolument effroyable. Interpeller George W Bush dans sa langue en devient finalement plus ridicule qu’efficace. Heureusement, il réussit à sublimer ses sentiments, dans quelques morceaux spendides comme Otro Mundo, mais on se met à regretter l’ambiance particulière des albums précédents, moins professionnelle, plus efficace.
De plus, ce que Radio Bemba apporte est assez limité : des rythmes basiques, des guitares trop simples : en concert, c’est très efficace, mais ici, on a l’impression de perdre son temps, surtout pour les morceaux qui durent moins de deux minutes. Et le riff de Rainin in Paradize est (ré)utilisé trois fois en cinquante minutes, quand même.
Déception personnelle donc, même si je suppose que ça sera pris comme un atteinte à la world music ou que sais-je encore. Reste que Manu Chao dans un groupe rock, je préférais Mano Negra, et Manu Chao solo, c’était les bidouillages personnels des débuts. Mais c’est mon avis, et comme il semble que j’ai souvent tort 😉 …