Alors que Rage Against The Machine renaît de ses cendres pour un retour que pas mal de monde espère permanent, le guitariste Tom Morello, qu’on ne présent plus, sort son premier album solo, fort différent de son travail de groupe.
Ou peut-être pas tant que ça. One Man Revolution est un album entièrement acoustique, Tom, sa guitare, et quelques discrets remplissages sonores de Brendan O’Brien. Ce qui le rapproche fortement de son ancien/nouveau groupe est la thématique : c’est un album de protest songs, anti-guerre et pro-révolution socialiste. On connaissait les sympathies de Morello pour les théories marxistes (qui ont d’ailleurs souvent dépassé le cadre de la théorie, vers les actes), et il le montre ici, tout au long d’un album dépeignant la société moderne forcément corrompue, la suprématie des médias, l’idiotie caricaturale de son gouvernement, l’inutilité avérée des guerres. Et la possibilité de changer tout ça, avec une guitare, dans la plus pure tradition des protest songs.
Le thème pousse presque à la caricature, et ne laisse pas beaucoup de place aux métaphores. La musique est brute, et les paroles le sont aussi, d’autant plus que Morello n’a pas beaucoup d’expérience dans le domaine. On sera donc assez indulgents, surtout que certains morceaux valent le déplacement, comme la chanson-titre, ou The Road I Must Travel.
On pourra donc être positivement surpris, surtout que la voix de Morello est étonnamment posée, et s’accommode très bien de ce style. On reprochera peut-être certaines longueurs, certes, et une certaine naïveté. Touchante, certes, mais naïveté quand même. Si d’aventure RATM ne devait pas continuer, Morello a sans doute plus d’avenir en tant que Nightwatchman que comme guitariste des très décevants Audioslave.