Après Morissette, Morrissey… Sept ans d’absence, et voilà le retour de Morrissey, qui inspire en égale mesure la dévotion presque divine et l’indifférence la plus totale. Après quelques albums solo de qualité très variable, l’Anglais relocalisé à L.A. crée l’événement avec You Are The Quarry, qui non seulement était très attendu mais de plus n’est pas mal du tout.
On y retrouve les marques de fabrique du songwriter, à savoir sa voir inimitable de crooner engagé, et sa verve socio-politique qui ne s’est certainement pas amenuisée au fil des ans. En témoigne la piste d’ouverture, America Is Not The World et le single Irish Blood, English Heart, qui réfute les vieilles accusations de nationalisme qui planaient au dessus de ses épaules. Bien sûr, on peut se moquer des paroles (« You know where you can put your hamburgers », de la part d’un végétalien qui a quand même écrit Meat Is Murder ; ou des titres toujours aussi prétentieux – The World Is Full Of Crashing Bores, I Have Forgiven Jesus). Musicalement, les morceaux sont assez calmes même si les guitares dominent certains titres, comme le superbe First Of The Gang To Die et surtout Irish Blood, English Heart, qui reprend à Idlewild plus que ce qu’Idlewild a emprunté aux Smiths. Un des meilleurs singles de 2004 ; un bon album aussi, parfois un peu ennuyeux, mais en substance intéressant, et dont les meilleurs moments sont carrément brillants.