Il est assez difficile de prévoir le succès commercial des groupes de type indie. Pourquoi Oasis a fonctionné là où Idlewild est toujours un secret bien gardé, pourquoi un groupe comme Muse cartonne, tout n’est pas qu’une question de marketing ou de talent. Biffy Clyro, et leurs fans et collègues le savent, est incroyable. Leur premier album était étrange, mêlant habilement indie et emocore, le second a été intégralement enregistré en un jour, et ce dernier voit le groupe écossais atteindre le sommet de leur art. Le premier morceau, Glitter And Trauma, résume tout. Commençant par deux minutes technoïdes qui cèdent progressivement la place à des riffs extremo, des voix torturées et douces en alternance, une mélodie pleine de détours et des paroles bien barrées (« You are! The human! Probe! You are the human probe! »). La suite de l’album ne déçoit pas, Biffy excelle en la composition et l’exécution des morceaux rock, pop, indie, emo, acoustiques, mélodiques et souvent tout cela à la fois, et Infinity Land comprend plus de trouvailles que la majorité des groupes ont en vingt ans de carrière. Des comparaisons? La bizarrerie d’un autre secret bien gardé, Super Furry Animals (à suivre dans ces pages), la dynamique quiet/loud de Pixies, et une grosse dose d’originalité.
Biffy Clyro – Infinity Land
Littéralement extraordinaire, Biffy Clyro est à découvrir, chérir et espérer que le grand public ne s’en empare pas et ne le transforme pas en machine à tourner à l’âme égarée (Muse, ces derniers mois…). Infinity Land ne fait que pousser la formule au maximum, au point qu’on peut se demander comment le groupe va évoluer et réussi à faire mieux. Et un groupe qui écrit des morceaux titrés There’s No Such Thing As A Jaggy Snake et Toys, Toys, Toys, Choke, Choke ne saurait pas être foncièrement mauvais.