Ego, on en a (c’est un peu le but), blabla aussi, mais force est de constater que Blinking Lights and Other Revelations est bon, très bon même. Certains morceaux comptent parmi les tout meilleurs écrits par E, même si les thèmes varient peu. E, comme on le sait, n’est pas un gars très chanceux : sa mère (en pochette de l’album, avec une photo d’enfance) est morte du cancer, sa soeur s’est suicidée (voir Elizabeth on the Bathroom Floor, sur Electro-Shock Blues), et son cousin a eu le malheur de prendre un certain avion, le 11 septembre 2003. Résultat, on y trouve des morceaux tristes, mélancoliques mais vraiment magnifiques. Heureusement, E allège parfois le ton (Going Fetal), et en profite (il a la place) pour expérimenter (saxophone, la harpe de John Sebastian, un morceau co-écrit et co-interprété par Peter Buck). Finalement, les thèmes, et le songwriting en général semble plus mature : on trouve des chansons d’amour, de mort, d’espoir, de vie. Et même si quelques morceaux sont nécéssairement en deça, BL&OR (Blinking Lights étant un thème récurrent sur tout l’album)est très impressionnant, et est sans aucun doute le meilleur Eels depuis Electro-Shock Blues. On se demande quand même quand Eels sortira le chef d’oeuvre absolu sont il est tout à fait capable.
Eels – Blinking Lights and Other Revelations
Mark Oliver Everett, alias E, alias Eels, continue son exploration profonde de la vie, de la mort, et de lui-même. On se souvient de ses deux excellents premiers albums (Beautiful Freak et Electro-Shock Blues), la suite étant beaucoup plus hit-and-miss. Eels revient avec leur (son?) album le plus ambitieux : double album, 33 morceaux, 90 minutes. Les double albums ont rarement fait l’unanimité : The Beatles, Mellon Collie and the Infinite Sadness, The Fragile ; tous ces albums ont souffert, à des degrés divers, d’un excès d’égo et de blabla.