Groupe culte s’il en est, Weezer ne cesse plus de décevoir. Après deux albums très bons (le déjanté Weezer et l’excellent Pinkerton), Weezer n’a jamais réussi à atteindre ce niveau, malgré quelques bons morceaux (Island In The Sun, Hash Pipe). Les fans du groupe attendaient donc Make Believe avec espoir, celui que Rivers Cuomo, monomaniaque de génie à la tête du groupe (et qui a du interrompre les sessions de cet album pour finir ses études à Harvard) retrouve ces éclairs de génie, ceux de Tired of Sex, Buddy Holly et Only In Dreams.
Et puis, arriva Beverly Hills. Même si les paroles sont marrantes à la première écoute, ce morceau est atroce. Bourrin, vide, sans âme : l’antithèse totale de ce que Weezer représentait. Les craintes étaient donc légitimes, on est donc (un peu) surpris de l’album. Car le reste est quand même mieux, allant parfois du Weezer classique (Perfect Situation), à des influences new wave (This Is Such A Pity) voire des solos très soft metal 80s (production de Rick Rubin). We Are All On Drugs semble ironique, Hold Me ou The Damage In Your Heart mélancolique à mort. Parce que, on le sait, Rivers Cuomo est l’archétype du whiny geek, et se plaint presque autant que Fred Durst. C’était marrant sur The World Has Turned And Left Me Here, mais après cinq albums, ça devient lassant. Lassant, et carrément de mauvais goût, c’est les accords lourds de guitare saturées qui polluent quasi chaque morceau calme, rendant ainsi des morceaux joliment tristes imbitables.