Non, Nine Black Alps ne sont pas les nouveaux Nirvana, quoi qu’on dise. Mais il est évident que contrairement aux chéries de la nu new wave, ces jeunes mancuniens ont plus été influencés par le Seattle que par Duran Duran et Joy Division. En fait, j’ai du mal de me souvenir de l’arrivée d’un groupe aux guitares aussi puissantes, à la rythmique claquante tout en conservant des sensibilités pop depuis longtemps.
Ash ? Trop juvéniles, et pas assez impliqués. Idlewild ? Avant qu’ils ne deviennent R.E.M.
Malgré le fait qu’on ne peut pas dire que NBA sonne très original (comme on le verra par la suite), il est assez difficile de les situer dans le contexte rock actuel, et c’est sans doute leur plus grosse performance : réussir à produire un album hors de tout zeitgeist.
Shot Down ouvre l’album, et on se laisse de suite emporter par la voix traînant de Sam Forrest, comparable en intention, mais pas en ton, à celle de Kurt Cobain. Cosmopolitan ajoute un sens lyrique piquant, avant que Not Everyone ne défonce les oreilles de quiconque a eu la bonne idée d’écouter Everything Is.
Un des meilleurs singles de 2005, Not Everyone montre une harmonie des deux guitares assez impressionnante pour un groupe débutant, et un refrain assassin. Ce jeu de guitares très au point traverse l’album, dont le superbe Unsatisfied, qui ajoute une bonne dose d’émotion, bien portée vocalement. Le disque est coupé en deux pas une ballade, mais Behind Your Eyes est très jolie et ne sombre pas dans le cliché, surtout que la puissance sonore revient de suite avec l’immense Ironside et leur premier single, Shot Down. Le ton devient plus léger avec Just Friends, et l’album se conclut sur une note un peu moins mémorable, même si le feedback entourant Southern Cross est un symbole évident.