Aucun album metal n’a dépassé la barre fixée par Songs for the Deaf, il y a déjà cinq ans. C’est aussi simple que ça. L’album arrive au niveau de la pure perfection, et restera pour toujours dans les annales du rock.
Comment y est-il arrivé? D’abord, grâce à ses membres : ex-Kyuss Josh Homme, figure majeure du stoner rock; Nick Oliveri, déséquilibré notoire, et ex-Dwarves et Kyuss; Mark Lanegan, ex-Screaming Trees et voix d’outre-tombe; enfin, en guest drummer, un certain Dave Grohl.
Avoir un tel line-up sur papier, c’est chouette, mais cela ne suffit pas, regardez Audioslave. Dès les premières secondes, les doutes s’estompent. Nick Oliveri, bassiste et exhibitionniste, offre ici sa gorge à contribution, pour un des morceaux les plus violents du groupe, avant que l’imparable single No One Knows déferle, avec ses solos (guitare et basse), ses différentes parties et son futur comme frustration majeure dans Guitar Hero.
Le niveau ne descendra jamais. First It Giveth est une leçon de riffs, tandis que A Song For The Dead montre Dave Grohl en démonstration, qui nous force à nous demander pourquoi il a arrêté la batterie full time : Songs For The Deaf est son meilleur album, aussi incroyable que cela peut sembler.
Les morceaux plus radio-friendly (Go With The Flow, Another Love Song) se lacent parfaitement avec d’autres, plus difficiles d’accès mais tout aussi mémorables (The Sky Is Falling, God Is In The Radio). De plus, Mark Lanegan nous gratifie de quelques exemples de sa voix phénoménale, offrant encore plus de variation à un album déjà très complet.
Songs For The Deaf doit s’écouter très fort, et très souvent. C’est un modèle, un des meilleurs albums de tous les temps. C’est le record du 100m de Florence Griffith-Joyner, qui tient toujours après 20 ans. Dans les deux cas, on ne sait pas ce qu’ils ont consommé durant leur exploit, mais ça marche super bien.