Queens Of The Stone Age – Era Vulgaris

Rien ne ressemble moins à un album de Queens Of The Stone Age que leur album suivant, et Era Vulgaris ne dément pas la tendance. Alors que le lineup continue à changer – Josh Homme est le seul présent depuis le début – la musique évolue, prend des tours étonnants, et parfois, rappelle même le groupe précédent de Homme, Kyuss. C’est clairement leur album le plus varié, et leur moins « rock » (si rock = guitares qui font du bruit).

On le remarque dès le début, avec le psycho-bizarre Turning On The Screw, qui voit Josh varier sa façon de chanter, est-ce que Mark Lanegan lui a donné quelques cours? Sick Sick Sick reprend les choses en main, avec un riff définitivement stoner et destructeur, mais toujours un certain sentiment de nouveauté : Julian Casablancas, des Strokes, vient prêter sa voix (et son Casio) à un excellent morceau, comme le groupe égrène à longueur d’années. Les deux morceaux suivants complètent la première impression, le groupe est partout, dans tous les genres ou styles.

À chaque fois que le groupe surprend, il revient en territoire plus familier, avec ce Misfit Love graisseux, où Josh décide de chanter « comme d’habitude », si on veut. Mais le tout semble toujours assez léger, finalement plus proche d’Eagles Of Death Metal que de Songs For The Deaf, comme le confirme Make It With Chu, ressorti des Desert Sessions mais malheureusement réenregistré sans PJ Harvey.

Puis, bam, 3s and 7s arrive, et une intro pompée avec classe sur Smells Like Teen Spirit alors que Suture Up Your Future confirme le caractère prog de l’album, oui, prog. M’en vais réecouter Kyuss, moi… L’album se clôture sur l’assez cinglé Run Pig Run, alors que la plus gros défaut de l’album ne se fera connaître qu’après. En effet, selon les régions, l’album comprend différentes bonus tracks, dont deux auraient largement trouvé leur place sur l’album : The Fun Machine Took A Shit And Died, qui aurait pu carrément être le meilleur ici, et Era Vulgaris, collaboration excellente avec… Trent Reznor. Qui a eu l’idée de virer les morceaux de l’album, aucune idée.

Plus varié, moins rentre-dedans, voire carrément étrange, Era Vulgaris est un nouvel excellent album d’un excellent groupe, qui continue à défier et rédéfinir les limites du rock, et avec un brio rarement égalé. Malheureusement, on comparera toujours les albums à Songs For The Deaf, ce qui sera sans doute toujours ingrat et injuste.

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