Le rock français a mauvaise réputation. Souvent enclin à mal imiter les courants commerciaux anglo-saxons, leurs représentants connus se couvrent de ridicule localement et n’arrive pas à passer les frontières. De plus, l’ombre immense de Noir Désir plane au-dessus de tout le monde, et s’émanciper ne doit pas être chose aisée.
Il n’empêche qu’il existe une scène underground très remuante, notamment une mouvance punk gravitant autour de Guerilla Asso et comprenant les fondateurs Guerilla Poubelle, ou encore Dolores Riposte ou Justin(e). GxP, pour faire court, vient carrément de sortir un des meilleurs albums punk de ces dernières années, un brûlot phénoménal alliant efficacité musicale et textes engagés.
Musicalement, cela reste basique, mais c’est forcément le concept, il n’empêche qu’on ressent jamais de déjà vu en écoutant l’album, porté par des riffs destructeurs et une section rythmique très solide. L’album débute par un manifeste, Punk Rock Is Not A Job (les textes sont tous en français), avant que des morceaux à caractère social ne suivent, comme Tapis roulant, ou les non équivoques Libéral et propre et Cogne sur un flic pas sur ta femme (« Tu parles à ta blonde comme à une merde / Tu parles à ton chien comme à un roi »). L’équipe Z s’attaque aux imbécillités d’appartenance à un groupe, soit-il sportif ou national, alors que Être une femme continue ce thème féministe étonnant mais franc et rafraîchissant.
Dans le genre, un album parfait.