On l’a déjà dit, et on le remarque fort vite, Albert Hammond Jr est le guitariste des Strokes, et donc envoie quelques riffs qui semblent (et même plus) directement sortis de Hard To Explain et autres Last Nite. De même, il tend à souvent déformer sa voix, donnant un aspect lo-fi rappelant … enfin, vous avez compris. Bargain of a Century, In My Room ne surprennent pas, et canalisent les influences classiques des new-yorkais, comme Guided By Voices.
Ceci dit, tout n’est pas, et de loin, une copie du job principal (?) d’Albert : The Boss Americana serait la meilleure chanson de Weezer en dix ans, Rocket fait penser à Frank Black quand il ne se faisait pas encore appeler Frank Black, et Victory At Monterey rappelle les Breeders (la basse de Cannonball, évidemment). Le point commun de presque tous les morceaux de l’album, c’est le fait qu’ils sont vachement bien écrits : GFC tient très bien tout seul, sans qu’on se sente obligé de rappeller le background de son auteur. Ailleurs, Hammond se la joue twee (Miss Myrtle), reggae (Borrowed Time) ou expérimental (un hypnotique instrumental avec Sean Lennon au piano).
Varié, parfois inégal, Como Te Llama n’est pas nécessairement meilleur que les Strokes (quand ils sont bons, ce qui n’est pas toujours le cas, ils sont imparables), mais Albert Hammond Jr n’est pas les Strokes non plus, mais un artiste solo qui mérite l’attention par sa propre oeuvre, et s’il continue à sortir des morceaux d’une telle qualité, on se fichera encore plus de la date de sortie de leur quatrième album.