À intervalles réguliers, arrive un groupe qui nous fait replonger 5/15/30 ans en arrière (biffez la mention inutile suivant votre age). Pas spécialement en relation avec le genre de musique de l’époque, mais juste parce que le groupe est fun. Ca ne dure généralement pas longtemps : le groupe fun devient très vite trop sérieux (Idlewild) ou implose (Be Your Own Pet). Donc, profitons ici et maintenant de ce concentré d’énergie aussi futile qu’orgasmique : Danananaykroyd.
Douze morceaux, 45 minutes, un bordel total et généralisé, des morceaux qui partent dans tout les sens, et apparemment un live show à la hauteur, Dana (plus simple) est une fameuse curiosité. Ils ne se refusent rien, quand ils poussent la disto à fond, c’est vraiment à fond, genre Sonic Youth/Dinosaur Jr. À FOND. L’album ne comprend pas vraiment de temps mort, mais le début est terriblement impressionnant, l’intro instrumentale titre, suivie de Watch This (comment caser deux chanteurs atteints de logorrhée aigüe) et du morceau qui les ai fait connaître, The Greater Than Symbol And The Hash (>#, donc).
Ce morceau explique bien ce que Dana représente : une certaine mélodie, des paroles over-the-top, une instrumentation assez, disons, improvisée avant, après 1″20, de partir dans UN PUTAIN DU MUR DU SON DE MALADE. Ces gens sont dingues. Ca joue fort, ça joue vite, et c’est très très bon. Puis, forcément, ça ralentit, et ça devient carrément doom, une basse profonde, un feedback assourdissant et un type qui hurle on ne sait pas quoi. Il faut aimer le désordre et les mannes d’influences disparates, mais si c’est le cas, alors…
Black Wax, c’est un peu leur côté pop. Problème : personne ne sait vraiment chanter, et comme l’instrumentation chaotique laisse ici la place à une structure classique, c’est déjà moins réussi. On imagine qu’ils voulaient un morceau accessible, et le voilà. Maintenant, chassez le naturel, etc etc, après 2″30 ça castagne sérieux, mais ça reste trop contenu par rapport au reste. Le calme relatif n’est forcément là que pour préparer le maelstrom cinglé qu’est Totally Bone, dont l’intro est sans doute jouée aussi vite qu’humainement possible. Le reste est à l’avenant, alliant parties rapides, parties violentes et parties rapides et violentes. Non, vraiment, ça ne s’arrête quasi pas, prenant ses influences dans le punk, le hardcore, le grunge et surtout le postcoren’importequoietons’enfout. Donc, je laisse tomber, et je repasse l’album une fois de plus.
Essayer de décrire ce qui se passe dans cet album est inutile (surtout en l’écoutant en même temps), Hey Everyone est l’album le plus rock n roll de l’année, au sens propre du terme. Et en live, ça doit, je pense, être plus fun qu’Oasis. Fuckin’ kids.