
The Vines – Winning Days

On a l’impression que George Michael a toujours été là, pourtant, Patience n’est que son quatrième album solo. Cinq ans après le jazzy Older, George revient chez Sony, son ex-ennemi juré, pour un album qui serait sa toute dernière sortie commerciale (il aurait l’intention de distribuer sa musique via Internet, contre donations à diverses oeuvres de charité). Patience est plus varié que Older mais aussi plus personnel : les textes sont tellement intimes que l’auditeur en est presque gêné de partager les différentes étapes de la vie d’un homme à l’honnèteté remarquable : son enfance, ses amours contrariées, son identité religieuse, tout est abordé, forcément sans tabou.
Musicalement, Patience est très produit, très poli : pas un son est incontrôlé, les morceaux sont hyper travaillés, rien n’est laissé au hasard. Dominé par les ballades classiques, cet opus comprend aussi quelques morceaux dansants dont le raffinement fait souvent penser aux meilleurs Pet Shop Boys (Amazing, et le plus que jamais d’actualité Shoot The Dog). Mais c’est encore et toujours cette voix qui enchante. On peut penser ce qu’on veut de George Michael, il est absolument indéniable qu’il a une voix magnifique, capable de transcender n’importe quelle composition médiocre (ce qui n’est pas le cas de Patience, ceci dit).
Une des rares certitudes dans le monde musical actuel, c’est la suprématie absolue de Pharrell Williams, sans aucun doute le personnage le plus influent de la musique contemporaine. Des tonnes de tubes produits (Kelis, Justin, Britney, No Doubt, Snoop, Kravitz…) et une compile (pour la plupart excellente) Clones sous l’appellation Neptunes (Pharrell et son compère Chad Hugo, autre multi-instrumentaliste), quelques apparitions solo ou featurings et un « vrai » groupe, N.E.R.D. On y retrouve, outre Pharrell et Chad, le mystérieux Shay ainsi que le groupe funk-soul Spymob, et ce Fly Or Die fait suite au phénoménal In Search Of.
Dire qu’on attendait cet album est évident, et le groupe le sait. Au lieu de ressortir une copie conforme du premier, ils ont préféré innover, et le résultat est forcément difficilement classable. Rock, Funk, Rap, Hip-hop, violons, synthés, guitares (beaucoup), peu de styles ne se retrouvent pas sur cette plaque, aux influences multiples mais à l’innovation constante. Ne vous laissez pas tromper par le single She Wants To Move, un des deux morceaux plus faibles de l’album, ni sur la participation incompréhensible de deux abrutis de Good Charlotte ou encore sur la faiblesse des paroles.
Cypress Hill est probablement, avec Beastie Boys, le plus vieux groupe hip-hop en activité. C’est sans doute aussi un des meilleurs. Leur septième album studio voit le groupe diminuer le volume sonore de leurs guitares (certains morceaux du précédent album étaient carrément hardcore, on a d’ailleurs vu Deviate jouer avec eux à l’AB) pour revenir à un hip-hop vintage assez sombre, ce qui a fait la marque de fabrique du groupe. La programmation de DJ Muggs n’a peut-être jamais été aussi bonne, accompagnée de guitares (quand même) ou de piano, classique Cypress Hill. Le groupe se permet même une incursion dans le ragga dancehall (histoire de montrer à Sean Paul comment c’est censé se faire) et invite Tim Rancid Armstrong pour le superbe single What’s Your Number? basé sur Guns of Brixton des Clash.
Second album pour ce jeune groupe anglais, qui a comme ambition de faire de la musique mélodique et énergique, en égales mesures, un peu comme Idlewild. Eh bien, il faut constater qu’ils ont atteint leur but, avec dix morceaux sautillants, et mélodiques, marqué par une utilisation intelligente des orgues, Hammond et autres.