Archives de catégorie : Chroniques

Pearl Jam – Lost Dogs

Troisième compilation consécutive, cette fois d’un groupe cité dans l’article ci-dessous, Pearl Jam. Il ne s’agit pas d’un best of (impossible à compiler de toute façon) mais d’un double cd de raretés, au sens large. Ces raretés proviennent de BOF, d’albums hommages, de faces B ou de titres plus anciens inédits. Les fans du groupe attendaient cet album avec impatience, car certains titres étaient devenus très rares (singles épuisés). De plus, Pearl Jam joue pas mal de ces morceaux live, surtout Yellow Ledbetter, un de leurs morceaux favoris pour clôturer un concert.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la qualité est exceptionnelle. Les inédits sont en majorité excellents, on peut se demander pourquoi ils resurgissent seulement maintenant ; les anciens morceaux ont presque tous été réenregistrés, pour le meillleur. Bien sûr, on peut chicaner sur le tracklist (Sweet Lew et Whale Song n’ont pas vraiment leur place, et d’autres morceaux phares comme Long Road et I Got Shit ne s’y trouvent pas) , mais ce serait critiquer un groupe qui fait tout en son pouvoir pour leurs fans. Tous les groupes de rock dignes de ce nom tueraient pour un best of comme cet album. De plus, une rumeur fait état d’une piste cachée (non présente dans cette version promo), un hommage d’Eddie Vedder à Layne Staley, critiquant durement les imitateurs à la NickelCreed. On y reviendra lors de la sortie de l’album, le 10 novembre. En attendant, cet album rejoint le panthéon des albums de raretés, ou se trouvent déjà Sci-Fi Lullabies de Suede et The Masterplan d’Oasis. Fabuleux, mais le non-initié devrait se plonger dans les (non moins fabuleux) six albums studio, et les très nombreux live, du groupe.

R.E.M. – In Time : The Best of R.E.M 1988-2003

Autre compilation, un best of de R.E.M. choisi, paraît-il par le groupe. L’album s’étend de 1988 à 2003, les années Warner ; les six premiers albums indépendants ayant eu leur best of,Document, comprenant les incontournables The One I Love, Radio Free Europe et surtout This Is The End of The World (And I Feel Fine). On ne résume pas 15 ans de carrière et 7 albums en 16 morceaux (plus deux inédits pas mal du tout), mais bon, on peut apprécier l’effort, assez représentatif quand même. Et de toute façon, les best of sont aussi fait pour râler sur les titres absents (mais pas pour Shiny Happy People, leur plus gros hit assez injustifié). Ceci dit, quelques uns des morceaux non inclus se retrouvent dans une autre version dans le cd bonus de l’édition limitée. On peut donc apprécier l’évolution du groupe tout au long de cet album non-chronologique, et s’extasier devant la recherche mélodique, rarement égalée, et les paroles de Michael Stipe, un des frontmen les plus énigmatiques de l’histoire de la musique enregistrée. Ces 18 morceaux sont excellents, chacun aura son petit préféré, mais comme un groupe souvent lié à R.E.M, Pearl Jam, un best of ne remplacera jamais tout l’œuvre enregistré d’une légende. Et non, MTV n’a pas réussi à tuer Losing My Religion.

Suede – Singles

Noël arrive déjà (eh, il a neigé sur Bruxelles aujourd’hui…) avec sa série de best of divers et variés (en attendant le Christmas single de The Darkness…), dont celui-ci, d’un groupe emblématique du mouvement Britpop, Suede. Pour commencer, il faut souligner que Suede a choisi la voie facile en incluant tous leurs singles, ce qui donne un aspect objectif à cette compile. Forcément, pas mal d’excellents morceaux ne s’y retrouvent pas (et quelques uns moins bons ne devraient d’ailleurs pas s’y trouver…), mais cela évite une polémique à la R.E.M. (le best of In Time sera à l’honneur demain dans ces colonnes).

21 morceaux pour 5 albums, cet album tente d’absorber l’essence de Suede, mais sans y parvenir totalement. Les anciens morceaux ne se comparent pas aux nouveaux, tout simplement. Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’ordre de tracklist n’est pas chronologique, histoire qu’on arrête pas l’écoute du cd au titre 12 ou 13… Les deux premiers albums du groupe sont indispensables pour comprendre l’alchimie du duo Bernard Butler (guitare) et Brett Anderson (voix). Se trouvent entre autres sur la compile les fabuleux So Young, The Drowners, Animal Nitrate ainsi que Stay Together, single sans album. Ensuite, Butler est parti, Suede s’est reformé pour crée le très glam Coming Up, et surtout le single du même nom. Et après, sans être (trop) mauvais, c’est nettement plus dispensable. Deux inédits viennent apporter un certain intérêt même s’ils ne sont pas vraiment fantastiques. Un split est peut-être la meilleure option…

En tout cas, le meilleur de Suede se trouve sur les trois premiers albums Suede, Dog Man Star et Coming Up, ainsi que sur la superbe (mais inégale) compilation de faces B Sci-Fi Lullabies, dont les meilleurs morceaux auraient largement leur place sur Singles.

Funeral for a Friend – Casually Dressed and Deep in Conversation

Après une série d’EP, voici le premier album de ce groupe gallois, dont la musique lorgne largement de côté des States. FFAF pratique un emo-core mélodique, à l’instar de Rival Schools, Thursday ou encore les fabuleux Thrice (en un peu moins violent quand même). Ils réussissent à éviter les clichés du genre tout en mettant les points forts en évidence. Il n’y a en fait pas trop à dire sur cet album qui pâtit du défaut de ses qualités, à savoir une certaine homogénéité, qui fait finalement ressembler tous les morceaux de cet album, mais ça c’est aussi un trait emo. Ceci dit, les morceaux sont tous excellents, mélodiques et bien exécutés, musicalement et vocalement. On retiendra quand même les singles Juneau et She Drove Me to Daytime Television, même si rien n’est à jeter. Début prometteur, pour un groupe qui redore le blason emo terni par les pleurnicheries de Dashboard Confessional.

Blur @ Ancienne Belgique, Bruxelles, 17/10/03

Sans aucun doute un des événements musicaux de l’année : le retour de Blur dans une salle belge, pour la première fois en 6 ans (et encore, c’était le Brielpoort…). Blur, bien sûr sans le génial guitariste Graham Coxon (qui a quitté le groupe l’an dernier, et qui n’a plus l’intention d’y retourner) mais avec son remplaçant Simon Tong (ex-Verve), un percussionniste, un clavériste et trois choristes. Ce furent donc 9 musiciens qui foulèrent le sol de l’AB après un première partie fabuleuse du jeune groupe de Liverpool The Coral, qui ont joué pendant 45 minutes leur pop psychédélique multi-dimensionnelle à la grande joie d’un public anglais pour une bonne part.

Blur donc, emmené par un Damon Albarn en veston et un toujours aussi cool (même si dorénavant non-fumeur) Alex James ont livré un set d’1h30, tantôt pop (Girls And Boys), tantôt expérimental (Ambulance, On the Way to the Club), tantôt full-on rock (Song 2) qui se composait en majeure partie de singles et de morceaux du dernier et excellent album, Think Tank. Même si l’électronique de cet album ne passait pas trop bien live, le concert fut d’excellente facture, avec des musiciens au sommet de leur forme et un Albarn toujours très juste. Blur 2003 ose même omettre de jouer leurs deux dernier singles… On regrettera quand même le set trop court, Blur a joué 20 minutes de moins que d’habitude, à cause d’un concert se donnant à 22h30 dans le Club. Résultat, on a été privés des « surprises » de la tournée 2003 Popscene, Blue Jeans et Badhead, tous issus du début de la carrière du groupe. Mais le principal problème est l’absence de Coxon. Tong fait son job, sans fioritures, mais le génie de Graham manque cruellement, surtout sur des morceaux comme Beetlebum et This Is a Low, où le guitariste excellait auparavant. Et au moins, Graham ne laissait pas tomber son onglet en plein morceau…

Ceci dit, mieux vaut Blur sans Graham que pas de Blur du tout, mais on gardera en bouche le goût amer du « et si… ».

Setlist : Ambulance, End of a Century, Gene by Gene, For Tomorrow, Sweet Song, Tender, Caravan, Out of Time, Girls and Boys, Brothers and Sisters, Song 2, To The End, Trimm Trabb, Battery in Your Leg / Beetlebum, The Universal, On the Way to The Club, We’ve Got a File on You, This is a Low