Archives de catégorie : Ressorties et Compilations

Blink-182 – Greatest Hits

Aux dernières nouvelles, Blink-182 est rentré dans une période de « hiatus de durée indéfinie ». Autrement dit, séparation jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’il n’ont plus de fric. Ce qui est quand même dommage, surtout quand on voit l’évolution musicale du groupe au cours de sa carrière, dont les meilleurs moments sont regroupés ici.

Les premiers morceaux sont assez datés, du punk-pop simple, sans trop d’intérêt ni musical ni lyrique, mais qui ne fait de mal à personne non plus. C’est à partir de l’album Take Off Your Pants And Jacket (à se demander comment la maison de disques a osé le sortir avec un jeu de mot pareil, mais soit) que Blink a commencé à sortir de ce carcan. Bon, les morceaux puérils dominaient toujours, mais avec Stay Together For The Kids, Blink écrivait sa première chanson mature, musicalement puissante, et écrite selon le point de vue d’un gosse dont les parents divorcent.

Après cela, deux membres du groupe ont formé Box Car Racer, dont l’unique (et excellent) album éponyme reprenait des formules punk, mais sans la saccharose des premiers Blink.

Après cette parenthèse, Blink sortit son album éponyme, qui pousse la transformation du groupe à son paroxysme. Plus de morceaux sur la branlette, mais des signatures complexes (Travis Barker est universellement reconnu comme un des meilleurs batteurs punk), et des influences parfois étonnantes (Always sonne très Cure, Robert Smith chante d’ailleurs un duo avec eux). L’album est très bon, et l’annonce de la séparation un peu après était d’autant plus choquante.

Ce Greatest Hits comporte les singles, ainsi que deux inédits (potables). Le guitariste Tom Delonge va bientôt lancer son nouveau groupe, Travis Barker a son show MTV et The Transplants, il est donc probable que Blink ne reviendra pas de sitôt. Dommage de partir à ce moment de leur carrière, mais bon, c’est la vie…

Limp Bizkit – Greatest Hitz

Aah, Limp Bizkit, Fred Durst… Allez, finissons-en tout de suite : le premier album n’était pas mal, un jeune groupe assez agressif, un guitariste innovateur, et quelques bons morceaux. Le second était plus commercial, mais comprenait quand même des bons moments. Mais alors après… Porté par leur version du thème de Mission : Impossible, le troisième était complètement over the top, bourrin, assez pute, et très détestable.

Ensuite, le guitariste Wes Borland est parti, ce qui poussa Freddy a changé de direction, comme on peu le voir dans l’extraordinairement pitoyable Results May Vary. Le nouveau groupe de Wes ne marcha pas du tout (en fait, il n’en a jamais crée), et il a bien été obligé de retourner chez Limp Bizkit, histoire de manger autre chose que des pâtes. Quoique, leur disque suivant, The Unquestionable Truth Part One s’est vendu à onze exemplaires, malgré de bonnes intentions : un son plus brut, des paroles pourries, mais ça, c’est Fred.

Ici, on retrouve les singles (mais peu d’extraits du premier album, ce qui est très dommage), et trois inédits : deux médiocres et un extraordinaire.

En effet, le groupe a repris au sein du même morceau Home Sweet Home de Mötley Crüe et Bittersweet Symphony de Verve. Le résultat est inouï, et est sans doute un des pires morceaux de musique jamais enregistré. Sans rire, il faut l’écouter, vous n’imaginez pas.

Donc, ce Greatest Hits (pardon, « hitz ») ne sert à rien, si vous voulez une histoire du rap-metal, écoutez le premier (Three Dollar Bills’ Y’All) et sinon, on attend l’album de Wes Borland, on sait jamais…

Nirvana – Sliver : The Best Of The Box

Moins on parle de cet album, mieux c’est. Je ne fais pas partie du hate club de Courtney Love, mais bon, quand même… Cet album est une compilation 1 CD du boxset de raretés qui est sorti il y a pile un an. Les meilleurs morceaux n’ont même pas été sélectionnés, et les seuls avantages de l’album sont la pochette, apparemment choisie par la fille de Kurt et Courtney, et trois inédits, dont le plus intéressant est Spank Thru, issu d’une des premières démos du groupe, la légendaire Fecal Matter. Mais bon, pas de quoi en faire un plat, surtout que le son est atroce. Les fans ont déjà le coffret, et on se demande à qui profite Sliver. Enfin, non, ça, on le sait…

The Prodigy – Their Law : The Singles 1990-2005

On est maintenant en plein dans la saison des best of, certains pas vraiment justifiés artistiquement, d’autres nettement plus. C’est dans cette seconde catégorie que tombe la compilation de Prodigy.

De manière assez étonnante, on ne retrouve ici que les singles, et donc relativement peu (trois morceaux sur quinze) d’extraits de Fat Of The Land, l’album qui a fait de Prodigy le plus gros groupe du monde à l’époque. Á la place, Their Law permet de (ré)explorer une époque moins connue commercialement, celle des deux premiers albums, là où Maxim et Keith Flint n’étaient encore que danseurs, et où la musique était le témoin de la génération acidrave (Charly, Everybody in The Place, Jericho, tous trois extraits du premier album).

Liam Howlett, compositeur et maître à bord, faisait ensuite un peu évoluer les choses, créant, avec ses collègues Underworld et Chemical Brothers, le mouvement big beat qui fit vendre des camions de disques fin des années 90. Music For The Jilted Generation, le second Prodigy, ajouta des guitares et un son plus consensuel, sans que ça nuise trop à la cohésion du groupe. Voodoo People, Poison et No Good sont sans doute les meilleurs témoins de cette période.

Et puis, tout devint hors de contrôle. Firestarter, puis Breathe, font de Prodigy un groupe immensément populaire, et Fat Of The Land un album multiplatine. Ses dix morceaux sont toujours utilisés maintenant au ciné, dans des pubs, et se laissent toujours écouter avec une certaine nostalgie d’une époque révolue. On épingle aussi le troisième et dernier single, Smack My Bitch Up et son clip et paroles controversées.

Prodigy entama alors une lente traversée du désert, où il s’est avéré clair que Howlett devait casser cette image de Sex Pistols électro, responsable d’une tournée 2002 atroce. Mais il n’était pas encore au bout de ses peines, car Baby’s Got A Temper, single sorti peu après, était tout aussi pitoyable. Howlett décida alors de faire taire Keith Flint, et sept ans après FOTL sort Always Outnumbered, Never Outgunned, où toutes les parties vocales sont prises en charge par des guests (Juliette Lewis, Liam Gallagher) ou des samples. Sans être entièrement convaincant, l’album réinjecte un peu de sang neuf, surtout via l’excellent morceau post-electroclash Girls.

Tout cela est donc repris sur cette compile, d’un très bon niveau, mais peu représentative de l’impact qu’eut le groupe tout au long de sa carrière (pour cela, il aurait presque fallu inclure l’entièreté de FOTL). Ceci dit, on ne peut que signaler le courage d’un groupe à un moment très proche de la séparation, et qui, seize ans après, tient toujours la route. Bien sûr, Liam Howlett est tellement important au sein de Prodigy qu’on ne peut pas vraiment parler de groupe, mais l’image du grand public est toujours celle de ce maniaque de Keith Flint, qui reprendra sans doute plus d’importance dans le prochain album du groupe, attendu fin 2006.

Á conseiller donc, même si finalement, se procurer les quatre albums et se faire son propre choix selon ses goûts est peut-être la meilleure solution.

Roadrunner United – The All-Star Sessions

Quiconque s’y connaît un tant soit peu en metal sait ce que Roadrunner Records représente, un des plus importants labels du genre. Pour célébrer ses 25 ans, RR ressort des versions améliorées de quelques uns de leurs albums principaux ainsi que ce projet très ambitieux, au nom choisi par les fans : Roadrunner All-Stars.

L’idée : nommer quatre capitaines (Joey Jordison de Slipknot, Robert Flynn de Machine Head, Dino Cazares, ex-Fear Factory et Matthew K. Heafy de Trivium) qui à leur tour écriront des morceaux et choisiront les musiciens pour les interpréter. C’est ainsi qu’une cinquantaine d’artistes, issus du catalogue présent et passé du label se succèdent, la plupart n’ayant jamais joué ensemble.

Les morceaux sont très variés, et représente ainsi très bien Roadrunner. Tout commence avec le phénoménal The Dagger, plus Pantera que Pantera, avec un terrible solo de Jeff Waters (Annihilator), avant qu’Andreas Kisser (Sepultura) fasse de même sur The Enemy.

On retrouvera par la suite vraiment un peu de tout : du death (avec des Deicide, Cannibal Corpse, Death, Obituary), du King Diamond, du black (Dani Filth), un Corey Taylor qui ressemble à tout sauf à Slipknot, ou encore du punk-metal du meilleur effet, chanté par l’ex-Misfits Michale Graves.

Et puis, des morceaux plus étranges, comme une ballade piano à deux voix (Type O Negative, Opeth), ou Enemy of the State, où Peter Steele (Type O) chante dans un language de sa composition (en fait, la langue officielle du pays qu’il a imaginé, le Vinnland).

On regrettera juste deux choses : d’abord, que Cavalera et Kisser n’aie rien fait ensemble, ce qui aurait été un pas important, et ensuite, les quelques mauvais morceaux (No Way Out est presque du punk-pop, Tired ‘N Lonely du sous Velvet Revolver), mais avec 18 morceaux, le bon surpasse clairement le mauvais, et Roadrunner n’aurait pas pu rêver d’une meilleure compilation pour mettre en avant ses artistes.