Kinesis est un de ces groupes qui ne connaîtra jamais qu’un succès limité en Europe, même si l’exception Muse pourrait leur donner un peu d’espoir. Jeune groupe plein d’énergie, Kinesis allie la rage déchaînée de Nirvana et les lignes de basse de Nick Oliveri (QOTSA, Mondo Generator) avec un engagement politique descendant en ligne droite des Manic Street Preachers. Manics dont l’influence est aussi musicale (les cordes de Civilised Fury, très Design for Life), mais ils apportent surtout un ingrédient qui manque cruellement à la majorité des jeunes groupes, la vraie attitude. Pour un premier album, Handshakes for Bullets est très mature, précis tout en étant efficace. Et perfectible, ce qui est bon signe pour la suite. Même si pas mal d’influences sont détectables, Kinesis parvient à trouver un son propre, dû au ton du chanteur, reconnaissable sans être détestable, mais aussi à leur musique, d’un mélange étonnamment parfait de mélodie et d’agression. Parfois un peu cliché, mais ça tient de bout en bout. Un très bon groupe, qui comme tant d’autres (Manics, Idlewild, Supergrass…) n’aura que très peu d’impact en Belgique, mais tant que notre pays n’aura pas de médias valables, rien ne changera. Un des débuts de l’année, sans aucun doute.