2005, en Angleterre, c’était l’année de la mort des Libertines, et de l’avènement de Kaiser Chiefs, le groupe idéal car capable de plaire aux enfants, aux ados pas très rebelles, aux parents qui se souviennent de Madness et aux grand-parents, parce qu’ils sont bien habillés (le clavieriste a un chapeau). Leur premier album, Employment (indulgemment critiqué ici), s’est vendu par camions, a décroché quelques Brit Awards, mais se devait d’être bien suivi, sous peine d’un voyage vers l’oubli, à la Datsuns.
Les Kaiser Chiefs n’ayant pas l’intention de renouveler le genre (et n’en sont probablement pas capables, de toute façon), il était peu probable qu’ils changent de style, mais il fallait encore qu’ils ne s’auto-parodient pas, et qu’ils montrent (un peu) d’évolution musicale. Et sans vouloir être trop critique, c’est plus ou moins ce qu’on a ici. Ruby, le premier morceau et premier single, est excessivement catchy, tout à fait consommable, et fera chanter des hordes d’anglais assoiffés dans les festivals d’été (et pas qu’anglais d’ailleurs, KC étant confirmé pour une chouette journée à Werchter). La suite, sans grande surprise, allie morceaux rapides, faciles à digérer et ballades pas trop lourdes, faut pas exagérer non plus.
On notera juste une légère recherche d’amélioration, les morceaux sont moins clichés qu’avant (moins de ooh ooh), et le tout est un peu plus varié musicalement, avec cette fois des clins d’oeils vers leurs pairs plus sérieux, Franz Ferdinand (High Royds). Mais bon, tout cela reste assez facile, très inoffensif, et parfois irritant (Everything Is Average Nowadays, du pain bénit pour leurs détracteurs).
On ne peut pas dire que ceci soit un mauvais album, car il a trop peu de saveur pour être mauvais. Kaiser Chiefs a sa place dans le paysage musical contemporain, celui du groupe, en festival, qu’on utilise pour aller faire pipi. Il en faut.