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R.E.M. – Live

Étrangement, R.E.M. n’avait pas encore sorti d’album live officiel. Il était donc évident qu’en choisissant un concert (deux même) récent, de la tournée 05 Around The Sun, que le setlist allait créer quelques critiques. Mais R.E.M. l’a fait quand même, en sachant qu’on ne peut satisfaire tout le monde.

D’ailleurs, ils prennent tout le monde par surprise en commençant par I Took Your Name, extrait du malheureux et fort critiqué Monster, avant d’envoyer Everybody Hurts tôt dans le show. Michael Stipe vole la vedette, évidemment, et encore, on ne le voit pas. Par contre, il est dommage de voir les autres musiciens en retrait, surtout au niveau batterie. On sait que Bill Berry a quitté le groupe et n’a jamais été remplacé, mais une boîte à rythmes, ce n’est pas génial. Sinon, malgré ce côté parfois pilote automatique qui fait que R.E.M. ne sera jamais considéré comme une bête de scène, les morceaux tiennent tous seuls, même les récents comme Ascent Of Man ou Walk Unafraid. Sinon c’est évidemment hit sur hit, comme on peut le voir sur le setlist.

Losing My Religion finit le concert avant les rappels, et est assez embarassant, vu la réaction d’un public pas si connaisseur, qui n’a pas trop réagi à l’écoute des trois morceaux pré-Warner, dont l’immense The One I Love. Avant un final mémorable sur Man On The Moon, le groupe nous gratifie d’un chouette nouveau morceau, qui pourrait se retrouver sur le prochain album, attendu pour l’an prochain. Somme toute, Live est de bonne facture, mais est assez dispensable. Les fans ont déjà bien plus qu’un concert à écouter, les autres pourraient être modéréments intéressés. On prendra juste ça comme une raison de ne pas oublier le trio d’Athens avant son retour.

R.E.M. – And I Feel Fine… (The Best Of The I.R.S. Years 1982-1987)

… Et le second est consacré à la première partie de la carrière de R.E.M., pour le label indie IRS, entre 82 et 87. R.E.M. n’était pas encore énorme, et Michael Stipe avait des cheveux, plein même. Le style des débuts du groupe est fermement ancré dans la tradition américaine, avec certains morceaux qui puisent jusque dans la country, avant d’évoluer vers ce qu’on appela à l’époque college rock. L’écoute de la compilation peut être ardue, surtout lorsqu’on attaque la période durant laquelle personne ne pigeait quoique ce soit à ce que Stipe racontait, dans un murmure (ben oui) totalement inintelligible (Gardening At Night, par exemple).
Mais quand R.E.M. se mettait à faire des popsongs, ils étaient déjà proches de la perfection : The One I Love, Finest Worksong, Begin The Begin, Perfect Circle et leur premier classique, It’s The End Of The World And We Know It (and I Feel Fine).
Une grande, longue et très intéressante carrière s’ouvrait à eux, et alors qu’on attend un nouvel album en 2007, cette compilation est le moyen parfait de combler un manque dans votre discographie. Et si vous en voulez plus, il reste toujours les albums studio IRS.

R.E.M. – Around The Sun

On peut dire ce qu’on veut de R.E.M., ils n’ont jamais pris les choix évidents. Là où certains de leurs collègues dans la catégorie stades se contentent d’un gros single une fois de temps en temps, d’apparitions publiques aussi lucratives que risibles et d’amitiés très discutables avec des personnalités politiques plus que douteuses (pas de dessin, je suppose ?), Michael Stipe, Mike Mills et Peter Buck ont mené une carrière à virages, certains très difficiles (Monster, New Adventures In Hi-Fi, Up), d’autres plus aisés (Reveal, Green), mais toujours négociés sans casse, et souvent avec brillance. Around The Sun, leur treizième opus et le troisième sans batteur, est à l’image de leur carrière.

Commençant de main de maître avec le splendide premier single Leaving New York, l’album comprend quelques classiques comme seul R.E.M. peut composer, comme Wanderlust ou Aftermath. Des détours poussent le groupe (et surtout les paroles de Stipe) à l’introspection et à l’expérimentation (The Outsiders, dont la deuxième partie est rappée par Q-Tip), au commentaire politique (Final Straw), et parfois au pas génial (The Ascent Of Man).

Au final, Around The Sun est calme, posé, parfois déprimant (un peu comme le Riot Act de Pearl Jam, autre référence), mais ne rentre pas dans le tout meilleur d’un excellent groupe. Mais bon, c’est bien mieux que le nouveau (et très « ooh souvenez-vous, on faisait ça avant ») U2.

R.E.M. – In Time : The Best of R.E.M 1988-2003

Autre compilation, un best of de R.E.M. choisi, paraît-il par le groupe. L’album s’étend de 1988 à 2003, les années Warner ; les six premiers albums indépendants ayant eu leur best of,Document, comprenant les incontournables The One I Love, Radio Free Europe et surtout This Is The End of The World (And I Feel Fine). On ne résume pas 15 ans de carrière et 7 albums en 16 morceaux (plus deux inédits pas mal du tout), mais bon, on peut apprécier l’effort, assez représentatif quand même. Et de toute façon, les best of sont aussi fait pour râler sur les titres absents (mais pas pour Shiny Happy People, leur plus gros hit assez injustifié). Ceci dit, quelques uns des morceaux non inclus se retrouvent dans une autre version dans le cd bonus de l’édition limitée. On peut donc apprécier l’évolution du groupe tout au long de cet album non-chronologique, et s’extasier devant la recherche mélodique, rarement égalée, et les paroles de Michael Stipe, un des frontmen les plus énigmatiques de l’histoire de la musique enregistrée. Ces 18 morceaux sont excellents, chacun aura son petit préféré, mais comme un groupe souvent lié à R.E.M, Pearl Jam, un best of ne remplacera jamais tout l’œuvre enregistré d’une légende. Et non, MTV n’a pas réussi à tuer Losing My Religion.