Incubus joue assez gros avec cet album, le 4ème déjà d’un groupe qui a éclaté aux yeux du grand public grâce au dernier album, Morning View (pas mauvais mais assez classique) et surtout grâce au torse du chanteur Brandon Boyd… Eh bien, un peu comme Blink-182 l’an dernier, Incubus réussit à surprendre avec un album d’excellente facture, d’une profondeur et d’une variété insoupçonnées chez le quintette californien. Emmené par l’imparable single Megalomaniac, A Crow Left Of The Murder continue sur d’excellents morceaux assez variés, et ne jouant pas outrageusement sur la puissance et le volume. La grande révélation est le guitariste Mike Einziger, dont la finesse sous-évaluée porte bien l’influence (revendiquée) de Björk et Massive Attack. On a donc des morceaux bien rythmés (Pistola), une ballade splendide (Southern Girl), ce qui est très rare, du post-punk bruitiste (Priceless), et une érudition lyriciste étonnante (Agoraphobia, et des citations de Philip K. Dick et George Orwell, entre autres). Peut-être un peu long, mais satisfaisant artistiquement de la part d’un groupe à la trajectoire vraiment étonnante.