Les albums solo des guitaristes sont généralement de deux types : soit des collections de solos de guitare abrutissants, ou alors l’aboutissement concret d’un univers particulier, différent de celui du groupe dans lequel il évolue. L’ex-Blur Graham Coxon l’a prouvé durant quatre très bons albums, et John Frusciante, des Red Hot Chili Peppers, en est aussi à son quatrième.
Et musicalement, c’est effectivement radicalement différent des Red Hot. Pas mal de plages instrumentales où la guitare est dominée par les claviers analogiques, et des morceaux chantés caractérisés par la voix peu assurée de Frusciante (qui peut être comparée, très bizarrement, à celle d’Ozzy Osbourne). L’intérêt de cet album est indéniable pour Frusciante, qui aurait pu étaler son immense talent, mais qui a préféré choisir la difficulté. Maintenant, le grand public et les fans des Red Hot risquent d’être déstabilisés par la bizarrerie de cet album, inutile mais captivant.