And, son premier album solo en tant que Jonah Matranga, est assez varié mais reste assez introverti, et éloigné des proccupations nettement plus bruyantes de ses anciens groupes Far ou Gratitude. So Long, qui entame l’album, peut en effet faire passer à Elliott Smith. Mélodie simple, accompagnement discret et efficace, paroles très poétiques et personnelles. Et tout comme le très regretté Elliott, il possède ce petit quelque chose capable de transcender un simple morceau, en faire une pièce émotionnelle et poignante, comme on le verra un peu plus loin. Heureusement, il ne sombre pas dans la noirceur et le désespoir : musicalement et thématiquement, certains morceaux portent une bonne dose d’optimisme, comme le très touchant Get It Right, ou le carrément upbeat I Want You to Be My Witness. Ceci dit, Matranga peut faire dans le morose, tout en restant profondément touchant : Every Mistake comprend un bonne dose de mélancolie, portée par quelques cordes et un orgue Hammond, I Can’t Read Yr Mind est délicieusement suranné, tandis que You Always Said You Hated San Francisco le voit promener sa voix sur la code raide. Puis, un peu plus loin, Matranga nous sort deux tubes indie potientiels, Waving Or Drowning et Not About A Girl Or Place, comme ça, au milieu de l’album, sans prévenir. Quel talent, mais quel talent étrange. Sans compter qu’il est aussi très doué pour les narrations, comme démontré dans le dernier morceau, Lost And Found.
And est éclatant. Oui, il peut sembler assez incohérent et part parfois dans tous les sens, mais il représente ce qu’est Jonah Matranga en 2007, un grand artiste, qui vient de sortir un grand album, fourmillant d’idées et surtout d’excellentes chansons. On ne peut qu’espérer qu’il continue sur cette voie pour qu’il nous apprte encore d’autres albums de cet acabit, et qui sait, connaître un certain succès commercial, réparant ainsi une grossière injustice.
Une réflexion sur « Jonah Matranga – And »