Tous les articles par Denis

The State of the Website 2011

Premièrement, bonne année 2011, si mes voeux peuvent effectivement être utiles. Ensuite, merci de me suivre : Music Box aura huit ans cette année, ce qui, en années internet, représente un fameux bout de temps. Donc, merci à ceux qui me lisent chaque jour, qui me suivent sur Twitter, Facebook, et maintenant Tumblr, j’y reviens tout de suite.

2010 a apporté des gros changements sur MB, avec la migration définitive vers cette adresse, et la fusion de mes différents blogs. C’est aussi sans doute l’année où j’ai le moins écrit, pour différentes raisons. Je le regrette : j’ai une liste de dix-huit albums sortis l’an dernier que j’aimerais chroniquer, et je ne sais pas/pense pas que je pourrai. Mais bon, les sorties de janvier ne sont pas nombreuses, il est donc possible que j’en fasse quelques uns. Mais il n’y aura pas de top 2010 pour cette raison, je n’ai pas la prétention d’avoir écouté assez pour juger correctement.

La fusion des trois blogs m’autorisait donc, c’était le but, à plus ou moins écrire n’importe quoi et plus seulement des chroniques. Le fait est que 90% de ce que j’ai écrit était des chroniques, et je n’ai pas trouvé très satisfaisant de parler d’un morceau, ou d’une vidéo.  Par contre, les playlists Spotify ont connu un certain succès, il y en aura encore.

C’est donc pour cela que j’ai réactivé mon Tumblr : pour poster des vidéos, de l’audio, des news, des ptits trucs qui ne nécessitent que peu de temps et peu d’efforts pour le faire, les articles plus élaborés resteront ici. J’espère aussi l’utiliser pour découvrir de nouvelles choses. Enfin, il vous sera possible d’écrire pour Music Box : en cliquant sur le bouton adéquat (un crayon) sur le Tumblr, vous pourrez me soumette articles, musique, vidéos, n’importe quoi que je pourrai alors publier.

Comme pour chacun de mes nouveaux projets, y a des chances que l’idée ne se concrétisera pas, pour les mêmes raisons qui ont fait que je n’ia pas écrit beaucoup l’an dernier. Mais l’idée est là, et je compte ma faire germer.

Pour commencer, le single Lennonien de Beady Eye, et ma première découverte, et un des gros hypes de 2011 : The Vaccines.

Et encore une fois, bonne année!

Playlist Spotify 2010

On est donc en 2011.

Les résolutions de Music Box pour 2011? Idéalement, écrire plus en quantité, et plus régulièrement aussi, si possible élargir le champ du blog, avec plus d’articles, et pas quasi uniquement des chroniques.  Je vais déjà commencer par finir quelques chroniques de 2010, mais en attendant, voici ma playlist 2010 Spotify : 20 morceaux récapitulant 2010, sans être exhaustif du tout, surtout que, forcément, je suis limité aux morceaux disponibles sur Spotify (pas d’Arcade Fire, par exemple). La majorité des albums ont été chroniqués ici, mais pas tous. Le seront-ils? Peut-être…

Vingt morceaux, et une fois n’est pas coutume, voici la liste, avec lien vers la chronique quand elle est disponible.

Music Box : une sélection de 2010, sur Spotify.

Merci de me lire, et bonne année!

Harlem – Someday Soon
Best Coast – Crazy For You
Sleigh Bells – Tell ’em
Blood Red Shoes – Don’t Ask
Far – Burns
Deftones – Beauty School
Alain Johannes – Make God Jealous
Manic Street Preachers – Don’t Be Evil
Brandon Boyd – All Ears Avow!
Surfer Blood – Floating Vibes
The Black Box Revelation – Run Wild
Black Rebel Motorcycle Club – Shadow’s Keeper
Melissa Auf der Maur – The Key
Vampire Weekend – Giving Up The Gun
Foals – Spanish Sahara
Isobel Campbell & Mark Lanegan – Time of the Season
Fistful of Mercy – In Vain or True
Janelle Monae – Oh, Maker
Robyn – Fembot
Gorillaz – On Melancholy Hill

Ash – A-Z Volume 2

Ash a donc terminé l’expérience A-Z, à savoir sortir un nouveau single toutes les deux semaines pendant un an. Les vinyls se sont vendus comme des petits pains, et il semble que l’opération fut un relatif succès commercial. Ce Volume 2 est donc la seconde compilation, reprenant les treize morceaux singles et trois morceaux bonus, histoire de ne pas flouer les fans, et les pousser à la consommation quand même.

Qu’en penser? Forcément, sortir un morceau tous les quinze jours n’est pas nécessairement une garantie de qualité. En gros, on peut sortir plus ou moins n’importe quoi, surtout qu’ils ne se sont pas arrêté à 26 : pour éviter/limiter le piratage, le groupe a envoyé à leurs abonnés une dizaine de morceaux supplémentaires, et quand on ajoute à tout cela les morceaux bonus des deux compiles, et les éditions japonaises, on arrive carrément à un grand total de 48 morceaux, presque un par semaine, donc.

Pourtant, la qualité est bien souvent au rendez-vous. Ash aura réussi, avec ce projet, à casser leur image de groupe à deux morceaux : la ballade à briquets (ok, iPhones) et le poppunk légèrement furieux. Ils ont rajouté le morceau électro. Ok, je suis un peu vache : même si l’ossature du trio est toujours basé sur cette dynamique quiet/loud, leur palette a été un peu élargie, comme on peut l’entendre, notamment, sur l’instrumental de dix minutes Sky Burial. Sortir les morceaux individuellement à permis au groupe de se lâcher, et ne pas réaliser d’album vaguement thématique comme auparavant. Ce qui fait que la compile est assez incohérente, si on l’écoute en tant qu’album, mais ce n’en est de toute façon pas un. Rien n’est véritablement à jeter, il semble même que ce volume 2 soit meilleur que le premier. On retiendra surtout le riffage post-punk d’Insects, le dancy Binary, le Foo Fighters-rencontre-Queen Embers ou encore le punky Digital World, tout en regrettant les habituels défauts d’Ash, comme la propension de Tim Wheeler à faire rimer chaque ligne, ce qui est vite fatigant.

Même si je suis assez vieux jeu en restant attaché au concept d’album, il faut constater qu’Ash a mené le projet à son terme, et avec d’excellents résultats. Ash n’a pas fait de déclaration quant à leurs projets futurs, mais après avoir mené une telle initiative, il sera difficile de faire plus fort, et on peut imaginer qu’un album classique soit l’étape suivante. Ils auront en tout cas défriché le terrain pour d’autres initatives du genre. En attendant la suite, Ash a mérité de conserver son titre d’un des meilleurs single bands du rock UK, et ceci depuis de longues années.

Spotify : Ash – A-Z Volume 2

Harlem – Hippies

A voir les tops de fin d’année, on peut se poser une question : Mais où est le fun? Qu’importe les évolutions musicales, et la grande fragmentation de 2010, on aura toujours besoin de trois types qui jouent n’importe comment dans un garage des mélodies à mourir. Cette année, c’est Harlem. Leur premier album, fantastiquement appelé Hippies, est loin d’être parfait : la formule est Ramonesquement basique, et après seize morceaux commençait sérieusement à tourner en rond. De même, leur musique est bien trop fainéante pour se laisser classer quelque part : pas assez lente pour faire partie des chéris de 2010, pas assez roots pour se la jouer Black Keys, pas assez punky pour faire mal aux oreilles.

Qu’importe, Hippies comporte suffisamment de morceaux sympas pour passer un bon moment : Tila and I devrait être un tube avec une bonne production, Three Legged Dog sonne comme un slow de prom des années 60, Torture Me rappelle Nirvana même s’il est probable que les membres d’Harlem ont à peine connu Nevermind, et Someday Soon, avec son refrain qui dure trois minutes, est un de mes préférés de l’année, fun, rock, mélodique et sensiblement marrant (« Someday soon you’ll be on fire / And you’ll ask me for a glass of water / And I’ll say no you can just let that shit burn).

Le rock ‘n roll n’est évidemment pas mort, il est juste moins facile à trouver qu’avant. Pour le moment.

Spotify : Harlem – Hippies

Sleigh Bells – Treats

Gros coup de poing dans le ventre, quand même. Improbable collaboration entre une chanteuse teenpop et l’ex-guitariste de Poison the Well, Sleigh Bells frappe très fort, avec une alliance eau/feu entre gros beats, guitares hardcore et voix pop mielleuse. Derek E. Miller avait déjà produit un des rares morceaux écoutables du dernier M.I.A., et il fait ici équipe avec Alexis Krauss, dont la voix (généralement) angélique est découpée, refaçonnée, étalée en couches et généralement assez (mal)traitée.

Treats commence très fort, avec la rafale de beats AK-47 de Tell ‘Em, dont l’intro sorte de mix entre l’hymne national US de Jimi Hendrix et Refuse/Resist de Sepultura, avant que Krauss ne pose une voix aussi pop que n’importe quel bête groupe teenage interchangeable. Mais il y a évidemment quelque chose derrière tout ça, derrière une alliance apparemment contre nature, et qui fonctionne pourtant très bien. Car Miller ne laisse aucune concession : les morceaux sont durs, très produits, et loin des passages évidents à la radio. Malgré tout cela, on y retrouve une veritable recherche mélodique, et une construction souvent complexe même si on ne cherche pas à être bizarre juste pour être bizarre. Guitares et voix sont accompagnés par toutes sortes d’artifices de studio, comme synthés et boîtes à rythmes, mais sauf exception, c’est la guitare qui domine comme instrument majeur. Cependant, les beats n’ont rien à envier à je ne sais quel producteur hip-hop en vogue dans notre damnée époque.

On passe de « cinglé » à « totalement dingue », comme on le remarque dans la ligne de guitare de Riot Rhythm, et la voix de Krauss qui la suit : l’art du single efficace n’est pas perdu pour tout le monde, dans le monde de l’indie US. Infinity Guitars a besoin de rilatine pour calmer ses pulsions, alors que Run the Heart, plutôt basé synthé, est une sorte de shoegaze du 21ème siècle.

Autre bonne idée : les morceaux sont courts, l’album aussi : pas le temps de s’ennuyer, ou de seulement penser que la formule commence à se répéter. Rill Rill, d’ailleurs, tente de casser le moule, en apportant une sensibilité plus pop, plus douce, avec un sample de Funkadelic, d’ailleurs. Mais l’album reste délirant de bout, comme si on avait laissé deux gosses affamés dans un magasin de jouets avec un McDonalds au sous-sol. Straight As se la joue carrément hardcore tandis que A/B Machines pousse l’expérimentation à son paroxysme, et est le genre de morceau qui, si joué en club, pourrait même presque me faire sortir. Imaginez seulement. Le morceau-titre conclut l’album, avec des gimmicks exubérants (mais c’est un peu le cas partout), des cloches de Noël (clin d’oeil à leur nom) et des effets sonore tordus.

Si on devait trouver un défaut, ce serait justement que Sleigh Bells sonne très fort comme un groupe de studio. Là où d’autres duos (ceux qui ont une couleur dans leur nom) arrivent à assurer sur scène avec peu de moyens, Miller et Krauss n’ont pas la même dynamique, et il serait fort intéressant de voir ce que ça donne sur scène. Mais même s’ils sont à chier, Treats est un des albums les plus originaux et intéressants de 2010, année fragmentée s’il en est. Ils sont aussi une mise à jour contemporaine du mariage entre sensibilité pop et musique plus dure, une sorte de Ramones du vingt-et-unième siècle. Ce qui est une très bonne chose.

Spotify : Sleigh Bells – Treats