Par exemple, le style de composition de John Lennon tend maintenant à quitter les classiques compositions d’amour. Il est plus incisif, parfois plus sombre. No Reply, I’m a Loser, n’auraient jamais pu se retrouver plus tôt dans leur discographie. Ce dernier morceau prouve d’ailleurs que Lennon a été influencé par un compositeur dont on entendra encore parler, un certain Bob Dylan. I Don’t Wanna Spoil The Party revendique des influences country, alors que Eight Days A Week est le morceau que l’histoire retiendra comme l’extrait de choix. Il est intéressant de noter qu’avec ce morceau, les Beatles (et George Martin) ont commencé à multiplier les prises pour expérimenter. Ces expérimentations allaient bien sûr être la base même des futures compositions du groupe.
Les reprises sont généralement assez peu mémorables, notamment Mr Moonlight, souvent considérée comme la plus mauvaise performance enregistrée des Beatles. La voix de Lennon avait définitivement besoin de repos. Heureusement, il assure totalement Rock ‘N Roll Music (Chuck Berry). Macca, quant à lui, n’a pas fourni grand chose ici, même si What You’re Doing et Every Little Thing sont assez sous-évaluées. Il allait bientôt écrire un ou deux trucs sympas pour Help!, de toute façon.
Beatles for Sale restera donc un des seuls albums mineurs des Beatles, et surtout, il marque la première fois que leur nouvel album est moins bon que le précédent. Mais au vu de ce qui va suivre, cela n’a pas beaucoup d’importance.