À une époque où les groupes débutants ont de plus en plus de mal à obtenir un contrat, que penser du fait qu’un groupe hardcore sans concession, comme les Anglais de Gallows se fassent signer sur une major? Sell out, ou survie? On penchera pour la seconde solution, faut quand même bien manger. Surtout que Orchestra of Wolves, sorti l’an passé et maintenant ressorti, n’a pas été modifié : la violence discordante est toujours là, tout comme les hurlements et éructations vocales. On notera juste deux inédits, et une reprise de Black Flag, comme bonus tracks.
L’album n’avait pas besoin d’embellissements, ceci dit, sa puissance intrinsèque suffit amplement, une sorte de Bronx plus chargé emotionnellement (je n’ai pas dit dit emo, attention), maus tout aussi rapide et dévastateur. Gallows, c’est du hardcore pur, pas foncièrement meilleur que d’autres groupes, mais qui se classe dans un des rares genres musicaux qui n’a pas encore été trop corrompu par les affres du marketing. Pas facile à écouter, loin de là, à tendance répétitive mais c’est comme ça, et pas autrement. Les punks de 77 auraient probablement aimé sonner comme ça trente ans après.