Archives de catégorie : World Cup ’10

La coupe du monde 2010, version rock (?)

Quarts de finale : Uruguay – Ghana

Uruguay : El Cuarteto de Nos. L’Uruguay va loin, très loin, et logiquement je devrais encore en parler deux fois, vu qu’ils joueront encore deux matches dans cette coupe du monde. El Cuarteto de Nos est peut-être le plus ancien groupe rock uruguayen encore en activité, ayant débuté en 1980. Apparemment, ils mixent un peu de tout dans leur musique, qu’ils pimentent d’humour. Sans doute un peu gras, mais bon. Leur myspace permet d’entendre quelques morceaux assez représentatifs de leur style un peu grandiose, touche à tout et parfois vulgaire, mais ça se laisse écouter quand même.

Ghana : je n’ai jamais rien eu à raconter sur le Ghana, pas par mauvaise volonté, mais par apparente absence de musique décente dans le pays. N’est pas Nigeria qui veut, probablement, mais c’est quand même dommage, surtout si j’ai tort et que je n’ai pas réussi à trouver la perle rare enfouie dans les tréfonds de l’internet ghanéen. Peu probable, ok, mais la fin du match l’était aussi, peu probable. J’ai donc choisi un groupe techniquement non ghanéen, mais formé par quelques musiciens d’origine ghanéenne, c’est déjà ça. Osibisa (Spotify) est un des premiers groupes de world music, et s’est formé à Londres à partir d’expatriés de cinq pays africais différents, dans les années 70.. On est en plein dans l’afro-pop, mais au moins on n’essaie pas d’émuler des stars américaines à la mauvaise hygiène dentaire.

Uruguay – Ghana 3-0

Quarts de finale : Pays-Bas – Brésil

Pays-Bas : Politique (soi-disant) laxiste en matière de drogues ou pas, les Pays-Bas n’ont pas vraiment de gros background rock. On a appelé Herman Brood la plus grande rock ‘n roll star des Pays-Bas, et même si c’était probablement le cas, on ne peut pas dire qu’il y avait beaucoup de concurrence. Herman Brood (Spotify) remplit la checklist sans problème. Groupes punk de jeunesse, prison, addictions aux drogues dures, romance avec célébrité (Nina Hagen) et, évidemment, suicide (du toit du Hilton d’Amsterdam, 2001), Brood a tout fait pour laisser une marque dans l’histoire culturelle de son pays. Brood a également reçu quelques attentions à l’étranger, notamment par le Pixies Black Francis, dont l’album Bluefinger (2007) est centré sur la vie de Brood, et comprend même une reprise (You Can’t Break a Heart and Have it) Après sa mort, sa reprise de My Way s’est retrouvée en tête des charts pendant trois semaines, je vous laisse juge.

Brésil Naçao Zumbi (Spotify). Le Brésil quitte tellement prématurément cette coupe du monde que je n’ai même pas eu l’occasion de parler des artistes recommandés. Je finirai donc avec Naçao Zumbi, un des plus gros groupes de rock locaux, qui fusionne depuis 1994 rock, rap et percussions traditionnelles. Le groupe tient ses racines dans l’histoire des populations indigènes brésiliennes, Zumbi étant un leader de la rébellion des esclaves contre les colonisateurs portugais au XVIIe siècle, comme le sait quiconque a un jour écouté un album de Soulfly. Soulfly qui a d’ailleurs rendu maintes fois hommage au leader du groupe, Chico Science, décédé en 1997, ce qui n’a pas empêché le groupe de continuer jusque maintenant.

Pays-Bas – Brésil 2-1 (aussi)

Huitièmes de finale : Espagne – Portugal

Espagne : Nothink m’a été conseillé par le toujours très éclairé Matt Showman. Nothink est encore un groupe de punk un peu emo, ou le contraire, mais cela reste sympathique et efficace, même si parfois un peu poussif. Disons que ces trois espagnols ont plus écouté Biffy Clyro et Reuben que le reste de leurs compatriotes, et c’est tant mieux. De toute façon, vu le niveau rocknrollien des équipes restant en lice, on ne va pas trop demander non plus. Un petit tour sur myspace pour en entendre plus, ou comme toujours, sur Youtube pour voir des vidéos live pourries ou des montages amateurs.

Portugal : Linda Martini. Toujours dans la catégorie suggestions (n’hésitez pas à m’en faire ici, ou via Twitter/Facebook pour les quarts de finale) d’un ami portugais. C’est un groupe, hein, pas une chanteuse, heureusement. Ils ont sans doute écouté beaucoup de « grunge » quand ils étaient jeunes, mais le chanteur a probablement omis le détail que ces groupes-là avaient un bon chanteur. OK, je pinaille un peu, c’est finalement tout à fait décent, et comme c’est le dernier groupe portugais couvert ici, il vaut bien la peine d’être écouté. 

Espagne – Portugal 2-1

Huitièmes de finale : Paraguay – Japon

Paraguay : laissons le hasard faire les choses, je tape dans ma liste et choisis Orchablex, qui a un nom fantastique. Pas trop d’infos à leur sujet, surtout si on a le malheur de visiter orchablex.com (une page un peu cassée au moment où j’écris ces lignes), mais bon, cette horreur de myspace peut encore rendre quelques services. Comme les chiliens d’hier, ils aiment envoyer des rythmes latinos via cuivres, et même si tout cela semble un peu forcé/stéréotypé, cela reste sympathique, surtout quand il fait chaud, vivent les clichés. Sinon, ils ont un morceau qui s’appelle Maradona, histoire de coller avec le thème. Ils leur faudra encore quelques exploits pour rencontrer El Pibe de Oro lors de cette coupe du monde, cependant. Une petite vidéo un peu moche, mais écoutable :

Japon Maximum the Hormone. Bien entendu, j’espérais que le Japon aille le plus loin possible, histoire de poster des vidéos de groupes rock tordus et pop barrés. Mais comme il suffit que je soutienne une équipe pour qu’elle se fasse sortir, ce ne sera pas le cas. Un ami m’a demandé de parler de Maximum The Hormone, groupe forcément sévèrement tordu de metal machin chose, J-Metal, je suppose. Ca joue fort, vite, ça gueule et on pige rien, mais d’un autre côté, ils pourraient chanter dans n’importe quelle langue et on ne pigerait quand même rien. Ils ont un morceau qui s’appelle « Chu Chu Lovely Muni Muni Mura Mura Purin Purin Boron Nurururerorero », sonnent comme System of a Down avec une seconde voix claire supportable, plus de folie et parfois, des synthés bien vulgaires. En fait, c’est difficile à décrire, leurs morceaux partent dans tous les sens. Il suffit d’écouter les morceaux sur leur myspace, qui passent du thrash au punk à la synthpop, souvent en moins de trois minutes. Je regrette vraiment le Japon, moi.

Paraguay – Japon 1-4 (tu parles)

Huitièmes de finale : Brésil – Chili

Brésil : Sepultura. Evidemment un des plus gros groupes de metal de l’histoire du metal, au moins jusqu’à un certain moment. Sepultura a commencé comme groupe de death metal classique, avec crânes en pochette, logos illisibles et histoires de nécrophilie. Puis, ils ont eu l’excellente idée d’embrasser leur culture, et fusionner les sons traditionnels brésiliens avec leur heavy metal. Les albums Chaos AD et surtout Roots en témoignent. Malheureusement, des conflits internes entre le chanteur Max Cavalera et le reste du groupe le poussent à quitter celui-ci, et à fonder Soulfly, tandis que Sepultura le remplaça par Derrick Green. Les deux groupes sont toujours en activité, et reprennent toujours les anciens classiques tels que Refuse/Resist, Roots Bloody Roots ou Ratamahatta. Malheureusement, on ne peut plus en dire grand chose de terrible, et on se contentera (et c’est déjà très bien) de souvenirs, comme ceci :

Chili : Difuntos Correa. Pas toujours facile de trouver des groupes rock latino-américains qui font autre chose que bêtement singer les succès anglo-saxons. Difuntos Correa ajoute à une base résolument rock des cuivres tout chauds, dans un style pop-ska assez sympa, entraînant, et finalement assez original. Bizarrement, j’aime assez. Spotify a quelques albums, qui semblent vraiment très chouettes. 

Brésil – Chili 2-1